Anonyme [1649], SVITTE ET DIXIESME ARRIVÉE DV COVRIER FRANÇOIS, APPORTANT TOVTES LES Nouvelles de ce qui s’est passé depuis sa neufiéme arriuée iusqu’à present. , françaisRéférence RIM : M0_830. Cote locale : C_1_40_10.
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enuirons de ladite ville, en laquelle il a asté receu auec applaudissement
de tout le peuple, & des habitans des bourgs & lieux de cette Prouince,
qui tous vnanimement ont témoigné vouloir seruir selon leur pouuoir
pour le restablissement de la splendeur de ce Royaume, & de l’authorité,
du Roy, vsurpée par les mauuais Ministres de son Estat.
Le mesme iour l’on a eu aduis à Paris, que les trouppes que le Mareschal
du Plessis Praslin du party contraire, auoit tirées des garnisons de
Saint Denis, Mont-l’hery, Chastres, & autres lieux, qu’il auoit fait marcher
vers Dampmartin, pour entrer en l’Isle de France & s’opposer à
celles que l’on disoit que l’Archiduc Leopold auoit fait entrer en Picardie,
estoit retourné en ladite ville de Saint Denis, & auoit fait retirer
sesdites trouppes aux lieux de leurs garnisons, sans sçauoir la raison
pour laquelle ils auoient reculé si promptement : Toutefois contre la
surseance d’armes ils n’ont pas laissé de piller deux Bourgs qui estoient
sur leurs marches, & voler des particuliers de Gonnesse, & autres villages
qui reuenoient de Paris, sur l’asseurance de cette surseance. Ce
qui fit faire grande plainte dans la Ville.
Le Ieudy dix-huictiesme fut enuoyé de Ruel à Paris, aduis de la continuation
de la surseance d’armes accordée pour trois iours, pendant lesquels
Messieurs les Deputez du Parlement continuëront à traitter de
l’accommodement pour là paix.
Le mesme iour Monsieur le Duc de Boüillon vn de nos Generaux fit
faire reueuë generale de la Caualerie de nostre armée en la plaine de
Long-boyau au dessus de Ville-Iuifue, en la presence de Monsieur le
Prince de Conty nostre Generallissime, & de Messieurs les Ducs d’Elbeuf
& de Beaufort, & Mareschal de la Motthe : Ce qui fut tres agreable
à voir à plusieurs personnes de condition, & quantité de Bourgeois
qui y estoient allez, pour le bon ordre auquel cette milice estoit, tant
aux personnes qu’en leur equipage.
Le iour d’hier sont partis de Paris par l’ordre de mondit sieur le Prince
de Conty, & de mesdits sieurs les Generaux, Monsieur le Duc de Brissac,
& les sieurs de Bariere, de Grecy, & de Bas, pour aller à Ruel, à la
Conference y representer leurs interests, & se ioindre à Messieurs les
Deputez du Parlement.
Le Vendredy 19. Lettres sont arriuées de Bordeaux, par lesquels l’on
mande que le Parlement de Guyenne & les villes de cette Prouince, se
sont declarées pour le Parlement & la Ville de Paris, & qu’en ladite Prouince
par l’ordre de leurdit Parlement l’on fait des leuées de gens de
guerre pour s’opposer à la tyrannie de ceux qui veulent empescher les
bonnes intentions de sa Majesté de retourner en sa bonne Ville de Paris,
& luy rendre sa splendeur par sa Royale presence.
Le mesme iour autres nouuelles sont arriuées de la ville de Thoulouse,
par lesquelles l’on donne aduis que le Parlement de Languedoc a rendu
Arrest, par lequel il a fait deffenses aux trouppes de gens de guerre qui
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