Anonyme [1652 [?]], REFLECTION SVR LA CONDVITE DE MONSIEVR LE PRINCE. PAR LAQVELLE L’ON PEVT CONNOISTRE la fin de ses desseins dans la recherche de toutes ses actions examinées auec beaucoup de soin depuis sa liberté iusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_3059. Cote locale : C_11_24.
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& de soumission.
Les Mazarins qui auoient obsedé la Reine, &
qui auoient promis que le Mareschal d’Aumont
(grand amy & conducteur du Cardinal, à Cologne)
defferoit absolument dans deux jours les
troupes de Monsieur le Prince, si l’on luy donnoit
le Breuet de Duc, qu’on luy expedia sur le champ,
sur les protestations qu’il fit de reüssir ; & que par
cette deffaite on osteroit toutes les forces à Monsieur
le Prince ; en suitte dequoy, il leur seroit
bien facile de le perdre ; Firent si bien conceuoir
ces esperances à la Reine, (qui estoit en impatience de
voir son Sicilien) qu’elle respondit que bien loin de
donner deux jours pour vn accommodement si
important, elle seroit bien faschée d’accorder
vne heure ; tant le temps est cher à ceux qui aiment bien.
Voila la necessité qui a contraint Monsieur le
Prince de se retirer à Bordeaux. Ie demande aux
plus desinteressez du monde ce qu’ils feroient
dans vne pareille rencontre, & ie voudrois apprendre
d’eux, à quoy doit vn subjet se resoudre
voyant son Souuerain animé contre soy par les
continuelles sollicitations de sa Mere, qui fulmine
contre Monsieur le Prince toute sorte de maledictions ;
qui ne trouue point de ressort (que l’amitié
qu’elle a pour le Cardinal Mazarin ne luy fasse
joüer) qui met au hazard la fortune de son Fils
pour asseurer celle de son Fauory, qui pour perdre
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