Anonyme [1649], LE SOLDAT BOVRDELOIS, OV LA MISERE DV PAIS DE GASCONGNE. Ensemble ce qui s’est passé en la Bataille. , françaisRéférence RIM : M0_3677. Cote locale : C_10_15.
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contre la parole donnée par le Sieur de
la Beluë on s’est saisi de Libourne, chassé la pluspart
des Habitans, desarmé ceux qui ont resté,
remply la Ville de Soldats ; Et parce que le Parlement
qui doit Iustice à tous, & sur tout aux
Peuples, & aux Villes qui viuent sous sa protection,
n’auoit pas voulu souffrir cette entreprise ;
on a r’enuoyé ses Deputez auec mespris, saisi
les passages de deux Riuieres, blocqué la ville
de Bourdeaux, qui est nostre Mere commune,
diuerty les troupes du Roy contre l’ordre exprés
qu’elles auoient d’aller en Catalogne, entrepris
sans ordre de sa Majesté d’assieger la Ville
Capitale de Guyenne : Et au mesme temps
que l’homme du Roy son Commissaire est arriué
à Cadillac, on a faict saccager tout le pays
d’Entre-deux-Mers, brusler les Esglises, tuer
les Prestres & Curez au pied des Autels, sans
espargner ny sexe, ny aage, ny l’honneur & pudicité
des femmes, ny le sang innocent. I’estois
armé, & pouuois repousser la violence,
& mettre l’ennemy public en estat de souffrir
les maux qu’il nous faisoit : toutefois on me lia
les mains.

 

Le respect qu’on eust pour l’Homme du Roy
fust si grand, que pouuant estre vainqueur, i’ay



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