Anonyme [1649], LE PANEGYRIQVE DE MONSEIGNEVR, LE DVC DE BEAVFORT, PAIR DE FRANCE. , françaisRéférence RIM : M0_2661. Cote locale : C_8_16.
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de l’Estat, & le vous considere comme son refuge, en
l’asseurant que dans ses mal’heurs elle ne doit point rechercher,
apres le support du Roy, d’autre maintient que le vostre.
Ie ne doute point, MONSEIGNEVR, que ma temerité
ne soit beaucoup blasmable. Mais ie m’asseure que ceux
qui la condamneront, ne pourront iustement denier à mon
zele la loüange qui luy est deuë, puis qu’il suffit de former de
hauts desseins pour se rendre recommandable, i’auouë que
ie n’aurois iamais conceu la pensée de vous dedier ses Vers,
si i’auois donné lieu à la crainte que i’auois de n’y pas reussir
assez auantageusement, mais par ce que ie sçay qu’il n’y a
rien de plus blasmable que l’ingratitude, i’ay choisi de passer
plustost pour inconsideré que de me laisser tâcher d’vn crime
duquel ie n’aurois iamais sceu me purger que par des raisons
incapables de m’en lauer. Il est bien vray MONSEIGNEVR,
que ceste crainte produisit d’abort quelques legers effets sur
mon esprit, mais si tost que i’eus consideré que vostre bonté luy
seruiroit de fondement, ie la reietté comme criminelle, &
mangagé insensiblement à descrire vos faits, & vos actions qui
parce qu’ils passent le commun, doiuent viure en l’Eternité.
Jespere dont, MONSEIGNEVR, que comme les grands courages
reçoiuent facilement en grace ceux qui s’humilient veritablement ;
& que puisque vous en este le plus illustres, vous
receurez auec vostre bonté accoustumée les humbles soubmissions
de celuy qui se dit auec toute sincerité, MONSEIGNEVR.

 

De vostre Altesse.

Le tres-humble, tres-obeïssant,
& affe-ctioné seruiteur.

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Anonyme [1649], LE PANEGYRIQVE DE MONSEIGNEVR, LE DVC DE BEAVFORT, PAIR DE FRANCE. , françaisRéférence RIM : M0_2661. Cote locale : C_8_16.