Anonyme [1649], LE MAVVAIS SVCCEZ DE L’ESPION DE MAZARIN, enuoyé à l’Archiduc Leopold, pour se sauuer en Flandre. , françaisRéférence RIM : M0_2422. Cote locale : A_6_19.
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LE MAVVAIS SVCCEZ DE
l’Espion de Mazarin enuoyé à l’Archiduc
Leopol, pour se sauuer en Flandre.

Vn certain Philosophe appellé Thiané,
disputant auec les disciples de
Hiarcas, disoit qu’il n’y a chose plus
naturelle que l’appetit que nous auons
de conseruer la vie, sans que ces grands Philosophes
en disputassent, nous le voyons chaque
iour par experience : car pour viure, les hommes
trauaillent, les oyseaux volent, les poissons nagent,
& les bestes se cachent, crainte d’estre tuez, & finalement
ie die qu’il n’y a beste tant brute qui ne
tienne vn instinct naturel de viure. Si plusieurs des
anciẽs Payẽs ont eu peu d’estime de leur vie ; & que
de leur propre volõté se soient offerts à la mort, ce
n’estoit pour mespriser la vie : mais parce qu’en faisant
peu d’estime ; Ils ont pensé que nous aurions
leur renommée en grande recommandation. Car
les homme de Noble cœur ; ayment mieux vne
eternelle renommée que viure longuement.

L’on cognoist le peu de volonté que les hommes
ont de mourir, car les grandes diligẽces qu’ils font
à prolũger la vie. C’est chose naturelle, de laisser la
vie auec douleur, & prendre la mort auec crainte.
Posé le cas que tous goustent cette mort corporelle

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Anonyme [1649], LE MAVVAIS SVCCEZ DE L’ESPION DE MAZARIN, enuoyé à l’Archiduc Leopold, pour se sauuer en Flandre. , françaisRéférence RIM : M0_2422. Cote locale : A_6_19.