Anonyme [1649], DIALOGVE BVRLESQVE DE GILLES LE NIAIS ET DV CAPITAN SPACAMON. , françaisRéférence RIM : M0_1072. Cote locale : C_7_30.
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Sainct Germain dissimulez.

 

Gilles.

Les vns ont dit : Nous auons taillé des croupieres, vous
n’auez qu’à vous en aller.

Les autres : Tous les passages vous sont ouuerts ; quand
vous serez hors du Royaume, vous ne craindrez point
d’Arrests.

Tout le peuple crie, qu’il s’en aille au diable apres nostre
argent.

Les chanteurs disent auec les lacquais, & quelques femmes :

 


Si iamais dans Paris tu entre,
On te fera comme au Marquis d’Ancre.

 

Les Partisans comme les meilleurs de ses amis, protestent
qu’ils ne l’abandonneront iamais, sinon qu’on le conduise
à la potence : nous le suiurons par tout, disent-ils, qu’on
nous laisse donc aller sans armes auec nostre bagage.

Spacamon.

Ne les laissera-on point aller ces pauures gens, qui font
vne si grande perte ?

Gilles.

Tres-volontiers, mais de peur qu’il ne leur mes-arriue
par les chemins, on les oblige de prendre passe-port, qui leur
doit estre liuré par vne Chambre de Iustice qu’on doit establir
pour ce sujet.

Spacamon.

Si j’estois à leur place, ie m’en irois sans prendre congé,
ny attendre aucun passe-port.

Gilles.

Et où irois-tu ? On te poursuiuroit par tout : on t’assommeroit
par le chemin : on te despoüilleroit, & tu serois en
danger de mourir de faim : que deuiendroit le grand Capitan,
le Seignor Spacamon ?

Spacamon.

Qui a de l’argent a des piroüetes.

Gilles.

Mais tu n’en aurois point : crois-tu qu’on te laissait vne

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Anonyme [1649], DIALOGVE BVRLESQVE DE GILLES LE NIAIS ET DV CAPITAN SPACAMON. , françaisRéférence RIM : M0_1072. Cote locale : C_7_30.