Anonyme [1651 [?]], LE MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Contenant vne exact abregé de toutes les actions de son Ministere. Répondant à tous les chefs d’accusation qu’on luy a obiecté. Descouurant les motifs, les intrigues & la politique, dont il s’est seruy pour entreprendre, pour conduire, & pour establir tous ses desseins. Et le tout, sans que le Parlement, les Frondeurs, les Partizans des Princes puissent s’inscrire en faux, contre pas vne de ses propositions. Nonne morituro licet vni dicere verum Iuu. l. 3. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_4.
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peine de la refuter, par la raison que i’ay, qu’vn
premier Ministre d’Estat ne doit point captiuer si
seruilement son authorité, souz l’exacte obseruation
de toutes les Loix ; & qu’il peut quelquesfois
s’émanciper impunément à quelque chose
de plus hardy, que ce que le commun des Grands
croit estre de son pouuoir.

 

Ie croyois bien en suitte des obstacles que i’auois
heureusement opposé au traité de la paix,
que les impositions ne me donneroient point de
peine, si ie pouuois empescher l’vnion des Parlemens,
ou du moins les faire consentir à ne me
contre quarrer iamais, lors que ie les couurirois
du faux pretexte des necessitez de l’Estat. Mais les
mauuais succez des campagnes dés l’année 1647.
& 48. & les sommes immenses que i’employois à
des decorations de Theatres comiques, choquérent
à tel poinct quelques particuliers zelez du
Parlement ; que le dessein de m’en asseurer, fit en
suitte naistre ces desordres qui n’ont iamais cessé
du depuis de trauerser constamment ma faueur :
Mais quoy ! n’estoit-ce pas le veritable moyen de
placer ma fortune dans son plus haut degré, &
pouuois-ie en suitte de tant d’affrons me dispenser
honorablement du dessein que ie pris puis
apres d’enleuer le Roy, & de mettre le blocus deuant
Paris, afin d’obliger le peuple, par le motif
de la propre famine de me vanger du Parlement.

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Anonyme [1651 [?]], LE MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Contenant vne exact abregé de toutes les actions de son Ministere. Répondant à tous les chefs d’accusation qu’on luy a obiecté. Descouurant les motifs, les intrigues & la politique, dont il s’est seruy pour entreprendre, pour conduire, & pour establir tous ses desseins. Et le tout, sans que le Parlement, les Frondeurs, les Partizans des Princes puissent s’inscrire en faux, contre pas vne de ses propositions. Nonne morituro licet vni dicere verum Iuu. l. 3. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_4.