cette maudite engeance Mazarine, & en
sapper iusques au fondemens, quoy seroit-il dit
que des peuples qui ont tousiours seruy de modelle,
de vertu & de magnanimité à toutes les autres
nations de l’Vniuers, & qui ont porté la terreur de
leurs armes aux quatre coings du monde, eussent
tellement degeneré que de souffrir qu’vn vermisseau
d’Italie triomphe insolemment de leur franchise
& liberté. Cette haute lascheté passeroit en
estonnement à ceux d’apres nous, & nos descendans
ne s’en resouuiendroient iamais qu’auec des
larmes, les Estrangers cognoistroient moins nostre
vertu qu’ils ne déploreroient nostre infortune,
& publieroient auec verité que nous aurions
perdu le sens, & que nous serions indignes de la
conuersation du reste des hommes, comme les plus
infames de la nature ?

Non, certainement des François ne peuuent pas
estre dénaturez iusques à ce point, qui les rendroit
ennemis d’eux-mesmes, & quand il n’y auroit
point d’autre sujet que celuy de se voir brauez par
l’insolence d’vn faquin, & d’estre reputez timides,
ils ne pourroient retenir leurs courages.

Le Mazarin s’est trouué trompé dans la creance
qu’il a euë, que disposant de la personne du
Roy, & tenant les volontez de ce jeune Monarque
captiues, il pourroit se restablir, & entrer dans