Anonyme [1652], LE GRAND RESSORT DES Guerres ciuiles en France. Faisant voir dans les vies de tous les Ministres d’Estat qui se sont ingerez de nous gouuerner. I. Qu’ils ont tousiours esté la source de toutes les dissentions publiques; & le sujet qui a fait prendre les armes aux Grands du Royaume. II. Qu’ils ont eux mesmes fait naître & entretenu les Guerres ciuiles, comme vn des moyens propres pour les rendre necessaires aux Rois, & pour se maintenir dans le Ministere. III. Qu’ils ont tousiours employé tous leurs artifices à detourner la conoissance des affaires d’Estat aux Rois, & fait tous leurs efforts pour abatre les Princes, & tenir les Peuples dans l’oppression. Le remede necessaire & Politique à tous ces desordres. I. Est de donner vn Conseil de sages testes au Roy, qui l’instruise dans l’art de Regner par soy mesme. II. D’éloigner de luy cõme des pestes d’estat tous ceux qui voudront s’opposer à ce loüable établissement. III. D’établir de rigoureux supplices pour les Ministres qui passeront leur deuoir, qui est seulement de donner conseil à leur Souuerain, sans iamais rien entreprendre de leur teste: De rendre le rang aux Princes du Sang qui leur est deu par leur naissance; & donner le repos aux Peuples. , françaisRéférence RIM : M0_1513. Cote locale : B_3_18.
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du monde, & ne feroit pas moins de prodiges
dans son temps, que les Constantins, les Charlemagnes
& les Augustes, qui ont épandu la renommée
de leur sage conduite par tout le monde, &
ont fait sentir les pointes de leurs Epées aux Nations
les plus reculées & les moins accessibles ; n’ayant iamais
rien treuué qui les pût destourner de leurs
hautes entreprises.

 

En effet, les François vnis de la sorte sont inuincibles
à tous les autres : Ils ne peuuent estre surmontez
que par eux-mesmes, & c’est leur mal-heur de
faire si souuent épreuue de leurs forces à leur prejudice.

Sur cette facilité de les diuiser & de les animer les
vns contre les autres, Messieurs les Ministres d’Estat
ont fondé toute leur Politique, ils regnent en seureté
par la diuision, & l’entretiennent aussi long-temps
qu’ils viuent, se souciant fort peu de la perte de tous
les autres pour leur propre conseruation.

Si l’on n’apporte ce reglement de conseil à ce
mal-heureux desordre, leur tyrannie continuëra
tousiours à opprimer le plus florissant Royaume
du monde. Nous serons tousiours dans la seruitude,
& nostre Nation capable de conquerir toutes les autres,
& de commander au reste de l’Europe, demeurera
miserablement occupée à executer les folles passions
de nos Ministres, au grand desauantage de leur
gloire & de leur renommée, qui s’auilira chez tous
les Peuples qui en ont eu autrefois de la veneration.

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Anonyme [1652], LE GRAND RESSORT DES Guerres ciuiles en France. Faisant voir dans les vies de tous les Ministres d’Estat qui se sont ingerez de nous gouuerner. I. Qu’ils ont tousiours esté la source de toutes les dissentions publiques; & le sujet qui a fait prendre les armes aux Grands du Royaume. II. Qu’ils ont eux mesmes fait naître & entretenu les Guerres ciuiles, comme vn des moyens propres pour les rendre necessaires aux Rois, & pour se maintenir dans le Ministere. III. Qu’ils ont tousiours employé tous leurs artifices à detourner la conoissance des affaires d’Estat aux Rois, & fait tous leurs efforts pour abatre les Princes, & tenir les Peuples dans l’oppression. Le remede necessaire & Politique à tous ces desordres. I. Est de donner vn Conseil de sages testes au Roy, qui l’instruise dans l’art de Regner par soy mesme. II. D’éloigner de luy cõme des pestes d’estat tous ceux qui voudront s’opposer à ce loüable établissement. III. D’établir de rigoureux supplices pour les Ministres qui passeront leur deuoir, qui est seulement de donner conseil à leur Souuerain, sans iamais rien entreprendre de leur teste: De rendre le rang aux Princes du Sang qui leur est deu par leur naissance; & donner le repos aux Peuples. , françaisRéférence RIM : M0_1513. Cote locale : B_3_18.