Anonyme [1652], LE FRANC BOVRGEOIS DE PARIS, Monstrant les veritables causes & marques de la destruction de la ville de Paris. Et les deuoirs du Magistrat & de tous les bons Citoyens pour y remedier. , françaisRéférence RIM : M0_1408. Cote locale : B_17_2.
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encore à present, qui ne peuuent qu’estre funestes
à tout le corps ; qui voyent l’immensité
de son estenduë, & la multiplicité de ses habitans,
qui ne peut presque passer que pour vn
monstre : Et qui entendent la prosperité, splendeur,
& felicité extraordinaire, dans laquelle
elle estoit il y a dix ou douze années, laquelle ne
pouuant monter plus haut, ny demeurer longtemps
en vn mesme estat, non plus que toutes
les autres choses humaines, il faut necessairement
qu’elle diminuë.

 

Mais outre ces marques generales de la decadence
de la Ville de Paris, il y en a encore
deux particulieres qui sont d’vn tres-mauuais
presage, & qui tesmoignent vn assoupissement
& vne insensibilité, qui ne ressentent presque
plus l’humanité.

La premiere est, le peu d’estat & le mespris
que Messieurs de Ville ont fait dans les mouuemens
presens, de pouruoir au soulagement
des pauures Mendians, bien que le nombre en
ayt esté, & soit encore infini, & leur misere du
tout extraordinaire, ce qui est cause qu’il en est
mort plusieurs milliers de faim & de necessité,
sans aucun secours, laquelle inhumanité ne peut
qu’attirer des iugemens de Dieu du tout extraordinaires,
sur tous les habitans de la Ville de Paris,
qui ont pû les assister, mais notamment sur

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Anonyme [1652], LE FRANC BOVRGEOIS DE PARIS, Monstrant les veritables causes & marques de la destruction de la ville de Paris. Et les deuoirs du Magistrat & de tous les bons Citoyens pour y remedier. , françaisRéférence RIM : M0_1408. Cote locale : B_17_2.