Anonyme [1652], LE FRANC BOVRGEOIS DE PARIS, Monstrant les veritables causes & marques de la destruction de la ville de Paris. Et les deuoirs du Magistrat & de tous les bons Citoyens pour y remedier. , françaisRéférence RIM : M0_1408. Cote locale : B_17_2.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 15 --

L’experience toute notoire de la vente du pain
à la liure, qui se fait depuis quelque temps tout
publiquement par tous les Carrefours de la Ville,
& les iours de marchés, mesme parmy les
Boulangers, auec l’applaudissement de tout le
monde, qui en vn autre temps n’eut peut-estre
pas esté soufferte qu’auec beaucoup de bruit &
de trauerses de la part des Boulangers, quoy que
sans aucun droit, iustifie pleinement la verité de ce
raisonnement pour ce regard.

 

Pour ce qui regarde les Meusniers, vn chacun
sçait que tenans les moulins d’autruy, ils ne
peuuent se passer de les faire valoir pour en pouuoir
payer la ferme, quand la necessité de leur
entretien ne les y obligeroit pas, & qu’ainsi ils
souffriront tousiours tels reglemens raisonnables
que l’on voudra leur imposer pour le bien
public, aussi bien que ceux des autres Villes du
Royaume. D’ailleurs estans personnes publiques,
on peut les y forcer, soit en employant leurs
moulins par d’autres, comme il est tres aysé, ou
autrement par les voyes de la Iustice, ausquels
ils ne sont pas assez forts pour resister, principalement
maintenant qu’ils ont tout le peuple
pour ennemy. Cependant les Bureaux qui s’establissent
dans la Ville & Faux-bourgs par vn
particulier, où il se charge de faire moudre, receuoir,
& rendre aux poids les bleds & farines

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Anonyme [1652], LE FRANC BOVRGEOIS DE PARIS, Monstrant les veritables causes & marques de la destruction de la ville de Paris. Et les deuoirs du Magistrat & de tous les bons Citoyens pour y remedier. , françaisRéférence RIM : M0_1408. Cote locale : B_17_2.