Anonyme [1652 [?]], LE CAMOVFLET DONNÉ A LA VILLE DE PARIS, pour la réveiller de sa LETHARGIE. , français, latinRéférence RIM : M0_620. Cote locale : B_14_10.
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relasche à ceux qui en sont atteints, il est presque
impossible de les garantir du dernier sommeil.

 

Ephes. 5. 14.

Il y a desia long-temps que ce prodigieux Colosse,
que nous appellons Paris, est atteint de cette
maladie ; l’excez des vapeurs produites depuis
long-temps par l’abondance des alimens, l’oppresse
d’vn repos qui luy est d’autant plus fatal
qu’il luy oste le sentiment des malheurs dont il se
trouue enueloppé, & comme si son mal estoit irremediable,
ou qu’il fust entieremẽt plongé dans
l’insensibilité de ces anciens Academiques : l’on
iugeroit à voir la bonace dont il le flatte, que les
cruautez que l’on exerce sur son voisinage soient
des Histoires que l’on luy rapporte des païs les
plus esloignez ; ce n’est pas que semblable à ces
Lethargiques qui ne sont pas encore accablez entierement
par l’insensibilité de toutes choses, il ne
commence de sentir sa douleur, & qu’il ne s’efforce
par interualles de secoüer cet estourdissement
horrible ; mais apres quelques legers efforts
accrauanté soubs le poids de sa misere il rentre
dans son premier assoupissement.

C’est donc iustement que ie luy adresse ces paroles,
surge qui dormis & exurge à mortuis. Peuple
de Paris, la Reine des Villes, l’œil de la France, &
le miracle de l’vniuers, quitte cet assoupissement

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Anonyme [1652 [?]], LE CAMOVFLET DONNÉ A LA VILLE DE PARIS, pour la réveiller de sa LETHARGIE. , français, latinRéférence RIM : M0_620. Cote locale : B_14_10.