Anonyme [1652], LA VERITÉ DE CE QVI S’EST passé à Paris en trois fascheuses rencontres. CONTRE LES IMPOSTVRES contenuës en la Lettre Mazarine, du Bourgeois desinteressé. AVEC LA RESPONSE A LA LETTRE escrite par le Cardinal Mazarin, sous le nom du Roy, au Parlement de Roüen. , françaisRéférence RIM : M0_3986. Cote locale : B_12_48.
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publiques. L’autheur de la Lettre a escrit sur la premiere rencontre
Que le Duc de Beaufort assembla dans la place Royale la canaille, les assassins
& les seditieux ; pour leur assigner leur solde, sur le pillage du riche
Bourgeois & du Magistrat : Ainsi cét insolent rend chef des coquins,
des filoux, & des meurtriers à gages, le petit Fils de Henry le
Grand, & veut faire passer pour Capitaine des enfans de la mate, celuy
qui par les attraits de sa bonté, & exploicts de sa valeur a gagné les
cœurs & acquis l’estime de tous les Grands, & des Peuples : Ils sçauent
que ce Prince est si esloigné de vouloir saccager, & massacrer les Parifiens ;
qu’il a employé son bien pour conseruer le leur, & a souuent
exposé sa vie pour les garentir de la mort. Il est donc non seulement
exempt d’infamie, mais remply de gloire, & tant s’en faut qu’il merite
le blasme, qu’on luy doit la loüange : d’où nous tirons cette consequence
contre le faux Bourgeois. Que si la calomnie qui attribuë à
l’innocent ce qui n’est pas, est malicieuse : on tiendra pour execrable
celle qui attache à vn vertueux le vice qui est contraire à la vertu qu’il
possede, & exerce publiquement. L’imposture du Bourgeois est de
cette nature ; estant vray que le Duc de Beaufort arresta dans la place
Royale l’impetuosité de ceux. qui vouloient vanger sur les amis du
Cardinal Mazarin les injures qu’il fait au public.

 

Premiere calomnie
refutée.

Mais celuy qui fit le premier essay de sa tyrannie sur la liberté de
ce Prince, qui ne doit sa deliurance qu’à son industrieuse resolution ;
nous fait connoistre la verité du prouerbe de son pays, Que celuy
qui offense ne pardonne iamais : ayant pris plaisir à faire deschirer
par la Ville la reputation du Duc de Beaufort, lors qu’il ne pouuoit
plus estre maistre de sa personne dans le Bois de Vincennes.

Pour monstrer que l’Escriuain est non seulement malin ; mais mal
informé ; il nous represente le tumulte arriué au Palais ; comme vne
suitte de l’assemblée faite en la place Royale, c’est à dire, il fait produire
vn effect à vne cause qui n’estoit pas encore ; Le bruit du Palais
estant arriué vn iour deuant le concours de la place Royale.

Le desordre du Palais ne peut estre attribué qu’à l’imprudence
d’vn Conseiller tenu pour Mazarin, qui se deffiant d’vn mauuais traitement
à la sortie du Parlement, & estant Colonnel de son Quartier,
auoit mandé sa Compagnie pour le desgager & escorter. Cette troupe
estant conduite par vn Maistre d’Escrime, violent comme vn continuel
batteur de fer, voulut forcer les Gardes posées sur les aduenuës
du Palais, qui repousserent ceux qui entreprenoient depasser sur
leurs armes contre les ordres militaires ; Les autres ayans tenté de
s’ouurir le chemin ; dans cette contestation, la chaleur des esprits mit

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Anonyme [1652], LA VERITÉ DE CE QVI S’EST passé à Paris en trois fascheuses rencontres. CONTRE LES IMPOSTVRES contenuës en la Lettre Mazarine, du Bourgeois desinteressé. AVEC LA RESPONSE A LA LETTRE escrite par le Cardinal Mazarin, sous le nom du Roy, au Parlement de Roüen. , françaisRéférence RIM : M0_3986. Cote locale : B_12_48.