plus subsister, ne cessoient de crier apres
le secours qu’ils attendoient de vos mains.
Enfin, Madame, pour ne vous estre pas
ennuyeuse, ie ne me tromperay point si
ie dis, que vostre Royaume a tellement
changé de visage, qu’il ne semble plus
estre celuy d’autrefois, soit que le trouble
luy ait fait assez d’apprehension & de
crainte pour le reduire dans cette deplorable
fortune, soit que les accez d’vn
mal qu’il n’auoit pas accoustumé de souffrir,
luy ayent osté sa belle couleur, & fait
perdre tout à fait sa bonne santé, qui ne
consistoit que dans les grandes commoditez
dont il auoit peu souuent manqué
iusques à cette heure, & si ce n’auoit
esté vostre clemence & vostre bonté,
c’estoit fait du reste si petit qu’il soit,
que vous luy auez voulu conseruer. Pensez-vous,
Madame, que ce ne soit pas
vn grand creue-cœur à vn peuple si florissant
comme est celuy des François, de
se voir reduit à la pauureté, par le moyen
d’vne guerre entreprise fort mal à propos,
veu qu’vn Empereur a dit autrefois, que

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