formé le contraire, ie supplie extremement
vostre Maiesté de me vouloir excuser, si ie laisse
aller quelques mots que mon suiet ne me
sçauroit permettre de taire, ou bien qui soit
contre ce que vous en auez estime.

Ie confesseray bien que le peuple doit vne
exacte sousmission à son Prince, ou s’il arriue
que le Roy ne soit pas encore capable de commander
par luy mesme, & qu’il demeure en
minorité, l’on est raisonnablement obligé de
reconnoistre comme luy mesme, ceux qui
sont esleus pour gouuerner en sa place, &
pour tenir la Regence sur tout vn Royaume.
C’est vne chose qui s’est tousiours pratiquée
dans toutes les nations de la terre. Et ie puis
dire auec asseurance que le choix qu’on a fait
de vostre Maiesté pour gouuerner la France
apres la mort de Louys le Iuste vostre cher espoux,
a esté fait par les Messieurs du Parlement
auec autant de iugement & d’adresse,
que ce grand corps ait iamais fait paroistre,
en quelque choix qu’il ait fait, car ie publieray
tousiours hautement que vous auez toutes les
qualités d’vne grande Reine. Aussi, pour
vous l’auouër franchement, n’ay-ie iamais veu
de natiõ si portée d’obeir à vne Reine Regente