Anonyme [1652], HARANGVE DV ROY, FAITE A TOVS SES PEVPLES SVR SON RETOVR EN SA BONNE VILLE DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_1561. Cote locale : B_1_26.
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d’exercer ma vengeance, sur des objets indignes de ma
cholere : que la foudre ne doit iamais choir sur les choses
basses : qu’il vaut mieux corriger les vices par des remedes
lenitifes que par des applications trop violentes : & que celuy
qui a le pouuoir de se vanger, est extrémement loüable
de ne le pas faire : mais ie sçay bien aussi qu’vne clemence
extraordinaire, n’est pas moins dangereuse que la plus
cruelle de toutes les cruautez imaginables. Enfin est vne
funeste humanité de ne vouloir pas retrancher vn membre
gangreneux des autres parties qui en pourroient estre infectées.

 

Que si le peu d’inclination que vous auez pour moy cause
encore des prodigieux desordres dans mes Estats, vous en
serez responsables deuant Dieu comme de vostre propre
crime. Outre que ce la ne se sçauroit faire ainsi que vous venez
mal-heureusement de l’éprouuer sans qu’il y aille de
vostre bien & de vostre vie eternelle & perissable.

Dieu fit bien massacrer quatorze ou quinze mille Israëlites,
pour auoir seulement murmuré contre leur Prince.
On ne sçaoroit outrager les Roys sans outrager toute la nature.
Dieu de qui ils sont les viuantes images, s’interesse
trop pour leur personne, & le respect que vous leur deuez
est si grand, qu’il semble estre deffectueux, s’il ne s’estend
pas jusques à celuy qui leur a donné l’estre.

FIN

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Anonyme [1652], HARANGVE DV ROY, FAITE A TOVS SES PEVPLES SVR SON RETOVR EN SA BONNE VILLE DE PARIS. , françaisRéférence RIM : M0_1561. Cote locale : B_1_26.