Morgues, Mathieu de [?] [[s. d.]], BONS ADVIS SVR PLVSIEVRS MAVVAIS ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_594. Cote locale : A_9_13.
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le Prince, & publiant par des imprimez ; que cét honneur
n’estoit point deu à sa qualité, & beaucoup moins à son
merite. Ils assurerent qu’il menaçoit du poignard ceux qui
pouuoient estre ses iuges ; comme il auoit fait du baston les
Conseillers du Parlement de Prouence. Pour ietter les Parisiens
dans quelque ressentiment extraordinaire, on
crioit par les ruës qu’il estoit honteux, & pouuoit estre funeste,
de souffrir la presence de celuy, qui auoit fait achepter
bien cherement le pain d’orge, d’auoine, & de blednoir.
On debitoit ; que ce Prince cachoit ses mauuais desseins,
recherchant en apparence l’amitié de ceux, qui
auoient credit dans la ville, & ausquels le vulgaire auoit
imposé le nom de Frondeurs. On les aduertissoit : qu’ils
se deuoient défier des submissions basses, & des caresses
extraordinaires, que le Prince leur faisoit, aprés les auoir
voulu perdre par la violence. Que l’excés de ses courtoisies,
& les longs entretiens, qu’il auoit auec eux en lieux
retirez, & à heures induës, faisoient soupçonner, ou que
ses affectations estoient pratiquees, pour les decrediter ; ou
que ses promesses tendoient à les corrompre. Monsieur le
Prince ayant témoigné quelque mescontentement,
quasi tous les Courtisans, & les principaux de Paris
s’estans offerts à luy & mesmes tous ceux, qui dans
les affaires passées auoient fait paroistre plus de vigueur
pour le Parlement, & pour la ville ; les escriuains,
qui s’erigerent pour lors en procureurs du public,
& qui sont à present aduocats de Monsieur le
Prince, taschoient de persuader à plusieurs, que la
querelle estoit feinte, & pretendirent de le prouuer, par la
facilité de la reconciliation, faite auec l’abandonnement
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Morgues, Mathieu de [?] [[s. d.]], BONS ADVIS SVR PLVSIEVRS MAVVAIS ADVIS. , françaisRéférence RIM : M0_594. Cote locale : A_9_13.