Molé, Mathieu [1649], HARANGVES FAITES A LA REYNE REGENTE. PAR MONSEIGNEVR LE premier President du Parlement. , françaisRéférence RIM : M0_1614. Cote locale : B_4_1.
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seruiteurs. Nous auons trouué bien estrange, Madame,
qu’apres des actions de grace si esclatantes rendues
à Dieu, pour le gain d’vne grande bataille, nos confreres
ayent esté arrestez prisonniers, & que les graces que
Dieu vous a faites ayent este tournées en disgraces bien
rudes pour nous. Oüy, Madame, bien rudes ; car apres
auoir bien examine nos actions, & nos consciences, nous
ny auons rien trouué digne de la prison & de la disgrace.
Nous venons icy, Madame, pour vous demander les prisonniers :
mais ce n’est pas nous qui les demandons, c’est
cent mil hommes armez qui les demandent. Il a fallu passer
cent Barricades pour vous venir porter nos plaintes.
Et nous auons ouy le Peuple qui crioit, Viue le Roy, &
bien autre chose que nous n’oserions dire à Vostre Majesté.
Il n’est plus temps, Madame, de consulter vostre politique
& vostre raison, le Peuple n’en a point. Ie ne sçay
si on ne vous trompe point, Madame, & si on vous a dit
l’Estat où est vostre Royaume & vostre Ville de Paris, le
mal est si grand qu’il est presque sans remede. I’apprehende
que Vostre Maiesté ne soit obligée d’accorder à la force
& à la mutinerie du peuple, ce qu’elle refuse à la tres-humble
supplication du Parlement.

 

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Molé, Mathieu [1649], HARANGVES FAITES A LA REYNE REGENTE. PAR MONSEIGNEVR LE premier President du Parlement. , françaisRéférence RIM : M0_1614. Cote locale : B_4_1.