Mirand,? de [1649], LA ROBBE SANGLANTE DE IVLES MAZARIN. Ou les veritables recits des fourbes, des impostures & autres vices. Par le sieur de MIRAND, Gentilhomme Cicilien. , françaisRéférence RIM : M0_3554. Cote locale : A_8_66.
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auions besoin d’vne personne neutre pour tenir les deux
luts de la balance suspendus sans pancher plus d’vn costé
que d’autre attendu le danger qu’il y auoit que dans ce
changement tant de malheureux innocens, tant de coupables
sans crimes ; & tant de captifs d’Estat estant rendus
à la France, s’ils pouuoient auoir le dessus ne se resentissent
des outrages qu’ils presumoient leur auoir esté faites, ou
que le parti contraire continuant dans la mesme authorité
ne voulut point relascher de ses iniustes maximes & de
ses inquisitions d’Estat ce qui pouuoit porter les affaires
dans quelque extremité. De sorte que le Cardinal Mazarin
ayant estanché la source de ses broüilleries, nous
pouuons dire que nous ne luy serions pas mediocrement
obligez, si la suit te de tant de maux que nous auons soufferts,
ne nous faisoit veritablement reconnoistre que le
bien que nous aurons receu : c’estoit vn effet de le bonté
& de la pieté de nostre incomparable Reine, & qu’au
contraire, nos pertes & nos desordres & nos souffrances,
sont les veritables effets de l’auarice, de l’ambition, de
l’enuie, de l’ingratitude, & de la fourberie de Mazarin :
Quant à son auarice, elle est si sordide & si furieuse, qui
n’en fut iamais point de semblable : En effet, que sçauroiton
imaginer de plus lasche, que de n’approche pres de sa
personne que de petites gens, pour pouuoir partager auec
eux les recompenses qu’ils receuoient de sa propre main :
de sorte, que comme il n’osoit pas conferer les Eueschez,
les Abbayes, & les grandes dignitez à ces sortes de gens,
on l’entendoit souuent pleindre, dequoy tant de Mitres
& tant de Croces ne le remboursoient des frais qu’il auoit
fait, pour auoir vn Chapeau, cõsideré que pour auoir le proprio
motu, pour le Cardinal de saincte Cicile, il auoit donné
douze cents mille escus à la Segnora Olympia : bien est il
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Mirand,? de [1649], LA ROBBE SANGLANTE DE IVLES MAZARIN. Ou les veritables recits des fourbes, des impostures & autres vices. Par le sieur de MIRAND, Gentilhomme Cicilien. , françaisRéférence RIM : M0_3554. Cote locale : A_8_66.