Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], DISCOVRS IMPORTANT SVR L’AVTHORITÉ DES Ministres, & l’obeyssance des Subjects. FAISANT VOIR I. Que les Ecclesiastiques qui flattent les consciences des Grands, sont les sources de tous les maux des Estats. II. Que tous Ordres sont obligez en conscience de resister à la tyrannie des Ministres. III. Qu’aucunes Impositions ne peuuent estre faites que du consentement des Peuples. IV. Que l’obeyssance n’est deuë qu’aux Iustes, c’est pour cela qu’elle doit estre raisonnable & non pas aueugle. , françaisRéférence RIM : M0_1125. Cote locale : B_10_26.
Page précédent(e)

-- 14 --

de nos miseres sont renfermées, desquelles il ne faut pas
esperer que Dieu nous deliure que nous ne prenions des
resolutions fortes & genereuses & conformes à sa volonté,
Dautant qu’il n’assiste que les fidelles & vertueux &
non pas les pusillanimes qu’il declare par tout indignes
de ses graces & de ses misericordes.

 

Ainsi esclairez des veritez Euangeliques, & ne nous
laissans point surprendre aux dangereuses persuasions, &
maximes vicieuses de ces subornateurs, mesprisans toutes
sortes d’interests, richesses, & vanitez du monde, &
renuersans ces fausses idoles, ces ministres d’iniquité qui
bastissent des Puissances illegitimes pour nous rendre tributaires
de leurs passions, ces demons, ces ennemis de
nostre repos qui abusent aussi insolemment, qu’hardiment
ils s’attribuent l’authorité Souueraine, ne craignons
point ces accusations de reuoltes imaginaires, &
ne differons plus de nous declarer en faueur de nostre
Roy, contre ces traistres & ces perfides qui l’enuironnent
qui sont ses ennemis & les nostres, & qui le veulent
abbreuuer de nostre sang, en faueur de nostre patrie qu’ils
desolent de toutes parts, & qui nous reprochera eternellement
nos laschetez & nos ingratitudes de l’abandonner
de la sorte à la fureur & à la rage de ces tyrans, apres
nous auoir donné la naissance, sans faire aucun effort de
la secourir. Dieu qui void le plus profond de nos ames,
à qui rien n’est caché, qui a veu nostre patience & leur
endurcissement, qui connoist la iustice de nostre zele &
leur deprauation, l’excez de nostre amour, & de leur auersion,
de nostre obeïssance, & de leurs entreprises sur nos
libertez, ne nous refusera pas son assistance non plus qu’au
peuple d’Israël pour briser & abbattre ce serpent d’airain
que le Roy Ezechias auoit fait dresser, & leur vouloit
faire adorer comme vne chose contraire à sa gloire & à
nostre conscience qui se cõseruera tousiours pure & entiere,
& obtiendra la paix tandis qu’elle demeurera dans
vne obeïssance raisonnable.

Siue viuimus, siue morimur, Domini simus.

Page précédent(e)


Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652], DISCOVRS IMPORTANT SVR L’AVTHORITÉ DES Ministres, & l’obeyssance des Subjects. FAISANT VOIR I. Que les Ecclesiastiques qui flattent les consciences des Grands, sont les sources de tous les maux des Estats. II. Que tous Ordres sont obligez en conscience de resister à la tyrannie des Ministres. III. Qu’aucunes Impositions ne peuuent estre faites que du consentement des Peuples. IV. Que l’obeyssance n’est deuë qu’aux Iustes, c’est pour cela qu’elle doit estre raisonnable & non pas aueugle. , françaisRéférence RIM : M0_1125. Cote locale : B_10_26.