auroit-il fait donner vne declaration de sa foy
au Pere Fueillant, s’il auoit eu sur luy ce grane auantage,
dont il s’est vanté auec tant de fast & de complaisance ?
Les Braues de ce temps ont-ils accoustumé
de rechercher leurs ennemis, & de leur proposer
des accommodemens, apres les auoir battus, desarmez
& aneantis ? Et le Pere Fueillant auroit-il
eu la hardiesse de sommer le Pere Des-Mares de répondre
auant toutes choses, à la these qu’il auoit
eludee dans l’Assemblée de S. Sulpice, s’il n’eust esté
tres-veritable qu’il n’y auoit iamais voulu répondre ?
Et quelle apparence apres cela, qu’vn homme sage
& vertueux, puisse pretendre auec quelque apparence
de iustice, d’auoir reussi à merueilles dans
vne Conference, où tous ceux qui estoient presens
sont tesmoins, qu’il a refusé obstinément de parler,
& d’écrire, sur la premiere proposition qui a esté
faite ? Au lieu qu’ils peuuent tous tesmoigner comme
son Aduersaire prit aussi-tost la plume, qui luy
fut presentee par Monsieur de S. Sulpice, pour mettre
son sentiment par écrit, & le declarer en suite de
parole, comme il fit sans difficulté. Et il ne sert de
rien de dire, que le Pere Des-Mares ne refusa point
absolument de declarer sa pensee touchant cette
proposition, mais qu’il voulut auparauant la distinguer,
& faire entendre apres cela ce qu’il en croyoit.
Car apres toutes les distinctions dont il amusa la
Compagnie dans la Conference, & apres toutes celles
qu’il a employees dans l’écrit que ie viens de produire,
nous sommes aussi sçauans que nous estions

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