Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.
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sans se mettre en peine des generaux, à
moins qu’ils y soient engagé par reflection.

 

C’est soubs la protection de ceste maxime que
ie me suis mis à l’abry de toutes les attaques du
torrent des Casuistes, qui n’ont sans doute point
manqué de proscrire ma teste à la furie de tous
les demons, lors qu’ils ont appris les trocs, les
permutations, illicites dans leur parquet ; & les
pensions immodiques que ie retenois sur les [1 lettre ill.]enefices
Ecclesiastiques : Il est vray que si leur sentiment
est souuerain, ie suis condamné sans resource ;
mais comme il est des Casuistes de Cour,
dont le jugement est plus moderé ; ie pense que
ie puis en appeller deuant leur tribunal, pour entendre
des Atrests prononcés en ma faueur, par
la reflection qu’ils font que les raisons d’Estat doiuent
estre les souuerainemens respectées ; & que
toutes les autres ne peuuent auoir de valeur qu’à
condition qu’elles seront subordonnées à l’authorité
de ces intendantes de toute la plus belle
œconomie de la conduite des Estats : Ainsi le
meurtre que la Theologie Moralle, condamne
auec tant d’aigreur ; la vengeance qu’elle veut arracher
entierement du cœur de l’homme juste ;
l’oppression des innocens, qu’elle mer si ie dois
ainsi parler parmy les cas preuorables ; L’hypocrisie
qu’elle appelle le voile de l’impudence, [1 mot ill.]
l’azile des plus grands crimes ; ne [illisible]

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Anonyme [1651 [?]], LA SVITTE DV MANIFESTE DV CARDINAL MAZARIN LAISSÉ A TOVS LES FRANCOIS auant sa sortie hors du Royaume. Confessant les motifs & les moyens qu’il a tenus pour s’agrandir. Exposant au vray tous les monopoles qu’il a brassé contre la Maison de Condé, & les intrigues qu’il a fait ioüer pour perdre le Comte d’Alais. Respondant à la temerité des entreprises qu’on luy impute. Déguisant ses fourbes en general par des pretextes d’Estat. Iustifiant les Simonies, les trocs, les permutations illicites, & les Retentions criminelles des pensions sur les benefices Ecclesiastiques. Déduisant les raisons qu’il a eu de disposer des gouuernements en faueur de ses creatures, & faisant voir les maximes necessaires à vn homme de peu pour s’esleuer & pour se soustenir dans les grandeurs. Ecce morituri vera hæc sunt verba Ministri Clau. in Eut. lib. 1. , françaisRéférence RIM : M0_2390. Cote locale : C_11_5.