Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS. , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : C_9_84.
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conseruer vne Monarchie sans argent. Il n’a
pû consentir à la ruine de son Roy, cette intention
est bonne ; il ne falloit donc pas destruire
la foy publique, qui depuis Pharamond
soustenoit le Royaume ; ny renuerser
dans vn moment le credit, que douze siecles
auoient à peine estably. Sa Politique ne luy
a pas apris que les Monarques ne sçauroient
estre pauures, & qu’ils sont tousiours riches,
quand ils ont de puissans suiets ; que ceux
qu’on nomme Partisans sont les Argentiers
du Prince à qui l’on ne donne quelques profits
sur l’an cinquante. que pour leur prendre
quarante neuf tout entier. Il n’est pas obligé
de sçauoir, que la Hollande trente fois
plus petite que la France, doit le double de ce
que nous deuons ; & que Gennes qui est separée
de l’Espagne par tant de Mers, y tient
par des chaines d’or qui sont ses prests. Au
moins ne pouuoit-il ignorer que la guerre
qui se fait auiourd’huy contre Parme par le S.
Siege, n’a point d’autre motif que l’acquit
des Monts de Pieté ; tant il est vray que le
commerce du monde se destruit, quand la
bonne foy cesse. Que le Peuple ne consente
point à sa ruine sous pretexte de soulagement ;
qu’il contribuë s’il ne veut perir ; &
qu’il se persuade que ceux qui ont tant d’interests
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Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS. , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : C_9_84.