Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : A_8_3.
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de celuy de quel viẽt tout son lustre &
son pouuoir. Ne decidons point si par le passé
quelques particuliers de ce Corps ont merite
l’exil en Alcibiades ou en Aristides ; s’ils
sont morts comme Socrate ou comme les
Graques ; ils ne sont plus de nostre iurisdiction,
ils ont vn Iuge qui les punit ou qui
les recompense de leur zele. Ce que ie soustiens,
c’est qu’il n’en reste pas vn dans cette
illustre Compagnie, qui ne soit resolu de
hazarder toute sa fortune particuliere, pour
raffermir la publique. Quoy qu’il n’y en ait
a pas vn qu’on doiue soupçonner, il n’y en
a pas qui ne puisse mourir : ceux que l’âge
rend plus froids & plus timides ont assez de
courage, pour achetter de leurs vies le repos
& la tranquilité de l’Estat. Si leur martyre
est innocent & leur mort vtile, elle ne sera
pas mesnagée de ceux qui là souffriront, elle
sera seulement regrettée & enuiée de ceux
qui ne feront pas le mesme sacrifice. Ils veulent
bien auec ce qui leur reste de sang glacé
dans les veines, esteindre l’embrasement
qu’on prepare au plus superbe Empire de
l’Vniuers. Ils demandent à la Reyne, qui seule
doit estre l’interprette des volontez de
nostre Roy, qu’il luy plaise d’ordonner ce
que l’on desire de leur obeyssance. Il n’y a
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Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : A_8_3.