Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : A_8_3.
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Il ne luy reste plus que ce seul moyen pour
deffendre ses sujets ; puisque l’on pretend
qu’vn Roy dont l’autorité entretient le commerce
dans le Royaume, ne soit pas capable
d’y faire le moindre contract ny d’emprunter
vn quart d’escu. Les Sages ont bien fait
d’apporter quelque moderation & certaines
regles à cecy, mais ceux qui n’entendent pas
ce negoce ne deuoient pas s’en mesler. Ce
grand Maistre ou Reformateur des Finances
qui promettoit vne administration si nette
& si glorieuse, n’a pas crû rendre vn petit seruice
aux Peuples, s’il empeschoit par Edict
leur Souuerain de faire des emprunts. Et toutefois
il est euident que cette conduite va contre
leur seureté, puis qu’elle les laisse dans vne
continuelle obligation de fournir de l’argent
mettant le Prince dans vne perpetuelle impuissance
d’en tirer d’ailleurs. Si le Monarque
est tousiours pupille, le Vassal n’est-il pas tousiours
debteurs ; si l’Estat demeure ainsi en tutele,
faut-il pas qu’il perisse ; si le Peuple est
epuisé, & que le Roy manque de credit, &
qu’il en manque par la plus sale action, qu’on
puisse reprocher aux plus infames Banquiers.
Ce grand homme qui n’a iamais pris vne biquoque
qu’auec toutes les forces de la France
ne deuoit pas s’imaginer, qu’il fust facile de
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Anonyme [1649], LA REVNION DES ESPRITS , français, latinRéférence RIM : M0_3535. Cote locale : A_8_3.