Anonyme [1652 [?]], LA HARANGVE DE MONSIEVR LE PREMIER PRESIDENT Faite au Cardinal Mazarin, à son arriuée dans la Ville de Poictiers. , françaisRéférence RIM : M0_1553. Cote locale : B_13_69.
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raisonnable. Plusieurs se figuroient, que ce
que le seul amour que i’ay pour m’a patrie,
& particulierement pour la Capitalle de ce
Royaume, qui est le lieu de ma naissance,
me forçoit de prouuer dans toutes les compagnies,
fut vn effait de la haine mortelle
que i’ay tousiours euë pour le Cardinal Mazarin.
Mais, Messieurs, ie veux que l’on
sçache, & ie le dis tout hautement, que ce
m’est vn sensible déplaisir lors que ie me
represente ce Royaume autrefois si florissant,
pour qui le Ciel a souuent fait des
miracles, en vn estat deplorable, & reduit
en ce mauuais point par les fourberies, où
plustost par les crimes horribles d’vn maraut
& traite etranger. A voir la face de cette
pauure France croira t’on que ce soit à elle
à qui les Cieux ont enuoye les Lys, l’Oriflame
& la sainte Ampoulle ? Elle n’a plus
rien de cette Maiesté d’autrefois, il ne luy
reste plus que quelques rides qui font voir
ce qu’elle a esté sous le regne des Saints,
sous le regne des Conquerans, & sous celuy
des Sages. Il en est maintenant de cet
Estat, comme des Chateaux ruinez dont le
debris malheureux nous fait juger combien
ils étoient magnifiques.

 

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Anonyme [1652 [?]], LA HARANGVE DE MONSIEVR LE PREMIER PRESIDENT Faite au Cardinal Mazarin, à son arriuée dans la Ville de Poictiers. , françaisRéférence RIM : M0_1553. Cote locale : B_13_69.