Anonyme [1649], LA GVEVSERIE DE LA COVR. , français, latinRéférence RIM : M0_1533. Cote locale : C_5_33.
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à vn Capitaine qu’il a mis du sien pour
le seruice du Roy plus de dix mil frans. Les
Suisses seroient bien marris que leur prouerbe
fut tousiours veritable, point d’argent
point de Suisses. Car si cela estoit
comme on a tousiours creu il y a long
temps que nous n’en verrions plus. Il faut
sans doute que l’Espargne soit quelque sac
percé, où comme ces cruches des Danuïdes
qui reçoiuent tousiours & ne sont iamais
remplies. Celuy qui a dit que le fisc est semblable
à la rate laquelle s’enfle à mesure que
les autres parties s’amaigrissent n’a rien proferé
qui ne soit du tout veritable, à quoy
i’adiousteray que comme ce Viscere se
trouuant chargé de mauuaises humeurs, reçoit
à son tour la mesme maladie qu’elle a
causé aux autres, deuenant sec & extenué
par quelque flus de sang ou disanterie, lequel
est causé par ces mauuaises humeurs
lesquelles il accumulé, de mesme ceux qui
manient les Finances & s’enrichissent du
sang du peuple s’ils viennent à le sucer de
telle sorte qu’il soit reduit à l’extremité,
pour lors il se fait vne reuolution dans l’Estat,
& on voit tarir en vn instant ses sources
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Anonyme [1649], LA GVEVSERIE DE LA COVR. , français, latinRéférence RIM : M0_1533. Cote locale : C_5_33.