Anonyme [1652], LA GVERRE MOVRANTE PAR LA NECESSITÉ DE FAIRE LA PAIX. PROVVÉE PAR LES MEILLEVRES Maximes du Gouuernement des Estats. , françaisRéférence RIM : M0_1530. Cote locale : B_16_32.
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Voila, Cher Amy, tout ce que ie puis te dire
sur vn suiet d’vne si grande importance, sans que
ie presume de mes foibles raisons, qu’elles ayent
le pouuoir de te persuader ce que i’ay mis en auant ;
& veritablement connoissant la vicissitude & l’instabilité
des choses humaines, comme ie fais, ie
ne me voudrois pas rendre la caution de ma promesse :
mais comme il faut tousiours incliner en
la bonne part, ie seray par tout loüe de cette pensée,
& ie te prie d’en fauoriser le presage, & d’interpreter
en ma faueur ces termes de ie ne sçay
quel endroit dans la Sainte Escriture : O quam speciosi
sunt pedes euangeliz antium pacem euangelizantium
bona. Mais en verité la guerre de la façon qu’on
la fait à present, ne semble-t’elle pas déja porter
vn visage de paix, pour nous faire esperer qu’elle
se changera bien-tost d’elle mesme en son contraire ?
en quoy nous sommes obligez de rendre
graces à la douceur & à la benignité du climat de
Paris qui tempere ainsi l’aigreur & l’horreur des
choses les plus ameres & plus terribles.

FIN.

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Anonyme [1652], LA GVERRE MOVRANTE PAR LA NECESSITÉ DE FAIRE LA PAIX. PROVVÉE PAR LES MEILLEVRES Maximes du Gouuernement des Estats. , françaisRéférence RIM : M0_1530. Cote locale : B_16_32.