Anonyme [1649], LA FRANCE VICTORIEVSE AV ROY, OV PANEGIRIQVE. DEDIÉ A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_1446. Cote locale : C_5_20.
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que peut-on dire de vostre Clemence (tres-auguste Monarque)
qui surpasse, non seulement celles des Princes
d’Athenes, mais tous ceux qui se sont iamais rendus recommandables
par cette Vertu ; la Majesté des Roys est
tellement delicate qu’on ne peut en aucune façon sortir des
Respects qui luy sont deubs sans choquer son inuiolable authorité,
& toutesfois apres les troubles & les diuisions de
vostre peuple, l’animosité des Puissances & Princes à mainnir
leurs interests les vns contre les autres, au preiudice de
vostre Couronne & l’armement general de tous vos sujets :
auoir rendu le repos & le calme dans vostre Royaume, oublié
les choses passées, & reuenir dans vne ville, qui sous
quelques pretextes s’estoit apparamment portée contraire
à vos iustes volontez : c’est vne Clemence qui n’a point
d’exemple dans l’antiquité, & qui doit seruir de guide à la
premiere rouë du Char sur lequel vostre Majesté me fait
triompher auiourd’huy.

 

Si l’amour est admirable en ses effets, comme il est vray
semblable, ie le prendray pour la seconde rouë de mon
Char de triomphe ; mais, SIRE, où pourois-je trouuer
plus d’amitié qu’en V. M. vostre belle ame en est toute enflammée,
& cette vertu s’empare de toutes les facultez de
vôtre entendement. Où puis-je chercher vn Prince si doux,
affable & debonnaire, & qui porte plus d’affection à ses suiets ;
vostre front est l’Image de la douceur, & vostre cœur
qui ne dement point cette apparence conserue vne inclination
particuliere à l’auancement de vos fidelles seruiteurs ;
La pieté enuers la Reyne vostre mere vous est si naturelle,
que bien qu’en qualité de Roy elle vous soit sousmise
en quelque façon ; vostre Majesté conduitte par la nature,
& charmée par les vertus de cette grande Princesse luy
porte tous les respects & l’affection qu’vne mere peut desirer
d’vn bon fils ; & l’on remarque visiblement ce zele
croistre & s’enflammer auec l’âge de plus en plus, qui doit
estre infailliblement recompensé de la benediction diuine,
par qui vous viendrez à bout glorieusement de toutes vos
entreprises.

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Anonyme [1649], LA FRANCE VICTORIEVSE AV ROY, OV PANEGIRIQVE. DEDIÉ A SA MAIESTÉ. , françaisRéférence RIM : M0_1446. Cote locale : C_5_20.