Anonyme [1652 [?]], LA FRANCE AVX FRONDEVRS, PREMIERE ELEGIE. , françaisRéférence RIM : M0_1420. Cote locale : B_19_25.
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Le Laboureur par tout sous les pieds des cheuaux
Voit détruire en tremblant le fruit de ses trauaux ;
Ses sillons s’vnisans sous le faix d’vne Armées
Font douter à ses yeux si la terre est semée,
Le Bouuier, qui s’enfuit de crainte de mourir
Rencontre le trespas à force de courir ;
Le Berger effrayé des orreur de la guerre
Va chercher vn azile au centre de la terre,
Mais le Soldat épris d’vn feu l’vxurieux
Que le crime conduit dedans ces sombres lieux,
Fait entendre au Berger sa femme desolée,
Qui presque entre ses bras se treuue violée :
Le desordre & la mort volent de tous costez,
Les François des François vendent les libertez ;
Le Barbare Kosaque, & le Croate impie
Vont dans les Temples saincts fouler la saincte
Hostie ;
L’on voit sur nos Autels repaistre des cheuaux
Qui fracassent les morts dans leurs sacrez tombeaux :
Dans les Conuents pillez mille Vierges Sacrées
En sauuant leur honneur ont esté massacrées ;
Les Lorrains enrichis de mes champs desolez,
Reuendent dans leur Camp les biens qu’ils [illisible]
volez,
Et leur perfide Prince ou vostre espoir se fonde
Qui se trompe luy-mesme en trompãt tout le mo[illisible]
Ce Iuif errant que Dieu ne peut voir sans co[illisible]
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Anonyme [1652 [?]], LA FRANCE AVX FRONDEVRS, PREMIERE ELEGIE. , françaisRéférence RIM : M0_1420. Cote locale : B_19_25.