Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], LE CADVCÉE D’ESTAT, FAISANT VOIR PAR LA RAISON & par l’Histoire, I. Que nous ne pouuons point esperer de Paix pendant que la Reyne sera dans le Conseil. II. Que l’entrée du Conseil est interdite à la Reyne par les Loix de l’Estat. III. Que la Reyne est obligée de se retirer en son appanage, pour les ses seuls interests, & pour son honneur IIII. Qu’on ne peut point dire que Mazarin est chassé pendant que la Reyne sera dans le Conseil, & que pour cette raison le Roy est obligée de faire retirer la Reyne. V. Que les tendresses de fils ne doiuent point faire aucune impression dans l’esprit du Roy, pour l’obliger à retenir sa Mere dans le Conseil; si sa presence y est contraire au repos de l’Estat. VI. Et que, si la Reyne ayme son fils, elle doit consentir à cette retraitte, sans aucune resistance. , françaisRéférence RIM : M0_617. Cote locale : B_16_30.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 22 --

toutes les tempestes & de tous les orages qui ont malheureusement
creué sur le calme de cet Estat ; & que
c’est à luy seul qu’on peut reprocher tous les desordres,
qui sont venus trauerser nostre repos depuis le commencement
de ces guerres ciuilles ; puis qu’il n’est personne
qui n’en soit entierement conuaincu, & qui ne
conçoiue outre cela, que l’affermissement d’vne solide
paix depend de la sincerite du bannissement de Mazarin.
le me flatte encor que cette proposition ne reçoit
point de replique.

 

Cela estant presuposé ie raisonne sans crainte d’aucune
contradiction ; s’il est vray que pour l’establissement
d’vne parfaite paix, il faut necessairement oster le seul
obstacle, qui la peut autant troubler par sa presence,
que par les aprehensions de son retour ; il est donc vray
qu’il faut asseurer le bannissement du C. M. sans aucune
aparence de retour, puis que dans la verité de nostre
presuposition, le C. M. est le seul empeschement
de la paix. Cela ne conteste point.

Est-il maintenant possible d’esloigner le C. M. &
d’oster toutes les esperances ou plustost toutes les aparences
de son prochain restablissent, pendant que ceux
qui sont interessez à le procurer seront dans le credit
& dans la faueur ; & que leur authorité, bien loing d’estre
diminuée par ce bannissement, sera plustost redoublée
pour esperer les occasions d’en reparer l’affront :
le pense que cela ne se doit pas esperer que des mal-auisés :
car enfin il n’est point d’honneste homme qui
ne puisse iuger sans temerité, que le Cardinal Mazarin
ayant du moins sujet de ne desesperer point de
son restablissement pendant que les arboutans de
son party seront dans le Conseil, on a tousiours assez de

Page précédent(e)

Page suivant(e)


Dubosc-Montandré, Claude [?] [1652 [?]], LE CADVCÉE D’ESTAT, FAISANT VOIR PAR LA RAISON & par l’Histoire, I. Que nous ne pouuons point esperer de Paix pendant que la Reyne sera dans le Conseil. II. Que l’entrée du Conseil est interdite à la Reyne par les Loix de l’Estat. III. Que la Reyne est obligée de se retirer en son appanage, pour les ses seuls interests, & pour son honneur IIII. Qu’on ne peut point dire que Mazarin est chassé pendant que la Reyne sera dans le Conseil, & que pour cette raison le Roy est obligée de faire retirer la Reyne. V. Que les tendresses de fils ne doiuent point faire aucune impression dans l’esprit du Roy, pour l’obliger à retenir sa Mere dans le Conseil; si sa presence y est contraire au repos de l’Estat. VI. Et que, si la Reyne ayme son fils, elle doit consentir à cette retraitte, sans aucune resistance. , françaisRéférence RIM : M0_617. Cote locale : B_16_30.