Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : C_6_7.
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les Benefices, il n’est pas en leur pouuoir, sans pecher
mortellement, de les donner à des personnes incapables,
(soit par faute d’aage ou de merite) d’en acquitter
tous les deuoirs, ainsi que Dieu le demande pour
leur salut. Le Pape mesme, ny les Euesques, ne peuuent
pas en bonne conscience en disposer autrement : Durant
le temps des élections publiques, ceux qui auoient droit
de suffrage estoient obligez d’obseruer cette Loy. Et ie
n’estime pas qu’il y ayt personne, qui osast soustenir,
sans passer pour ridicule, que la puissance des Roys dans
la collation des Benefices, soit plus grande que celle des
Papes, des Euesques, & des peuples lors qu’ils auoient le
droict de choisir des Ministres pour l’Autel. Nous apprenons
de la vieille Loy, que le déreglement de ceux
qui estoient ordonnez pour les Sacrifices, fust cause d’vne
infinité de malheurs dont les peuples furent affligez.
Que sçauons nous, si la iustice de Dieu n’est pas irritée
contre la France, pour le mesme subiet ? N’est-il pas honteux,
pour ne dire dauantage, de voir les Benefices, aussi
familiers que les biens patrimoniaux ? Les Ecclesiastiques
prendre le titre de leur maison non pas celuy de
leurs Benefices ? Des Prelats chargez de mitres & de crosses,
sans faire aucune fonction pastorale ? Des Abbez frisez,
poudrez, le visage couuert de mouches, estre tous les
iours dans vn habit de libertin, parmy les cajoleries des
cours & des tuilleries, pour ne point parler des suittes
malheureuses, d’vne vie si insolente & si libertine. Et
tout cela par les liberalitez d’vn Roy tres Chrestien, d’vne
Regente toute confite dans la vertu, & dans vn ministeriat,
tout Ecclesiastique, & tout Religieux.

 

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Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : C_6_7.