Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.
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Ainsi dans vn Estat, la difference des conditions,
& des exercices, fait cette agreable œconomie qui le
compose, & l’harmonie charmante qui le maintient, sous
l’authorité, & la conduitte du Roy qui en est le Chef,
& la partie plus noble, & dominante. Cette comparaison
est si excellence, que S. Paul n’en a pas trouué vne
plus facile ny plus à propos, pour exprimer l’estat de l’Eglise,
& dans laquelle les Roys trouuent l’original de
cette grandeur, dont ils sont les plus parfaites copies.
Car si comme Chrestiens, ils sont membres de Iesus-Christ,
Chef inuisible de son Estat : Comme Roys, ils sont
ses Lieutenans, & Chefs visibles de l’Estat tempotel,
comme le Pape l’est du spirituel. Ainsi, & par proportion,
ils ne font qu’vn corps auec leurs peuples, comme
Iesus-Christ n’en fait qu’vn auec son Eglise.

 

II.

De cét exemple, lequel, comme disoit nostre Seigneur,
comprend la Loy & les Prophetes : c’est à dire,
l’Vnion & l’Estat du Prince auec ses Sujets, & des Sujets
auec leur Prince, il n’y a personne, à moins de n’auoir
pas le sens commun, qui ne voye la suitte de cette
seconde maxime. Que le Souuerain pour se conseruer &
son Estat, dans l’ordre & la perfection d’vn corps politique,
est obligé de faire à l’endroit de ses peuples ce que
fait la teste à l’endroit des autres parties de nostre corps.
La teste est pour conduire les autres parties, non pas
pour les precipiter ; Le Roy est pour la direction de ses
Sujets, non pas pour leur ruyne, & leur aneantissement.
Dans la teste est l’origine des nerfs, pour le mouuement
de tous les membres : Dans l’autorité du Roy reside la

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Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.