Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.
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ou pour l’Estat, quelque authorité de vie qu’ayent les
Souuerains, ils ont obligation de les punir, afin de s’opposer
aux desordres d’vn exemple pernicieux. Ainsi S.
Louis prist la main de Iustice pour apprendre aux blasphemateurs,
aux libertins, aux impies & aux sacrileges,
à n’attendre point de misericorde de sa part, non plus
que de demeure dans sa Cour. Ainsi les plus grands
Princes & les plus portez à la clemence, qui est la plus
noble vertu des grands, se sont fait violence, pour exercer
la Iustice, iusques sur les personnes de leurs fauoris, à
l’imitation de Dieu, lequel comme parle Saluian, vse
enuers soy-mesme d’vne espece de contrainte, afin de
punir les défauts & les dereglements de nostre vie. Exacerbamus
Deum peccatis nostris & ad puniendum nos trahimus
inuitum. L’Histoire saincte est pleine d’exemples de
cette conduitte par l’ordre mesme de Dieu, & celle de
France en peut fournir bon nombre sur des personnes
de toutes sortes de conditions & de qualitez.

 

X.

Suiuant les mesmes principes & les loix de l’Euangile,
les Grands sont obligez d’escouter les plaintes & les
remonstrances de leurs Suiets. Ie dis suiuant les mesmes
principes : Parce que tenant la place de Dieu, ils doiuent
à son imitation auoir les yeux & les oreilles ouuertes
à la souffrance & aux clameurs des miserables. Et i’ay
adiousté les loix de l’Euangile, parce qu’il n’y a rien qui
nous y soit si fortement recommãdé, comme la compassion,
ny que Nostre Seigneur ayt confirmé par tant d’exemples,
dans toute la suite de sa vie mortelle, qu’il a
toute passée parmy les pauures, afin de voir leurs necessitez.

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Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.