Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.
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comme il y a obligation dans les Suiets d’employer
corps & biens, pour la conseruation de la personne du
Roy & de son Estat ; il y a aussi obligation reciproque
dans le Prince, d’employer non seulement ses soins,
mais mesmes iusqu’à sa personne pour le repos de ses
peuples, touchant leurs biens & leurs personnes, contre
toute sorte d’incursions estrangeres. De là il est bien
aisé de iuger, combien grand & enorme est le defaut, non
seulement en soy, mais en outre dans ses suites, de ceux
qui au lieu de conseruer leurs Suiets, les tourmentent &
les persecutent, & au lieu de leur seruir de bouclier pour
leur defense, les liurent à l’estranger ou l’appellent pour
les rauager & les ruiner. C’est vne matiere qui dans ce
temps, ne demande que des larmes non pas des paroles.

 

VIII.

Mais ce n’est pas assez au Roy, de mettre ses Suiets à
l’abry des estrangers par la voye des armes, lors que les
autres moyens ne sont pas suffisants. Ils doiuent en suitte
& par la mesme loy, essentiellement annexée à leur
Souueraineté, les defendre des internes & domestiques
par celle de la Iustice. C’est pour cela qu’ils ont
l’espée en vne main & la balance en l’autre, afin de resister
aux estrangers par les armes & punir les Suiets discoles
par la Iustice. C’est ce qui conserue la paix & l’vnion
entre les peuples : C’est ce qui entretient la fidelité dans
le commerce, ce qui met la vie en seureté dans la campagne,
qui empesche les vols, les meurtres & les assassins ;
En vn mot, qui establit & conserue le repos dans
la societé ; puisque tout l’Estat n’estant composé que
de bons ou de meschants, les bons se maintiennent dans
leur deuoir, par les principes de la religion & la beauté

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Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.