Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.
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Ie ne traitte point la question, si vn Roy, parmy nous,
peut estre heretiqué ; & s’il est obligé de ne souffrir point
l’heresie dans son estat : Ce sont des matieres hors de
saison, & qui demandent plus de loisir pour les discuter.
Suffit pour maintenant, que nous demeurions dans
cette maxime constante, que le premier, & plus digne
employ de nos Souuerains, doit estre pour conseruer
la foy de celuy qui leur à mis la Couronne sur la teste.
Ainsi ie diray franchement, que quelque sujet qu’ayent
eu nos Roys de permettre ou tolerer la liberté de conscience,
& la profession de l’heresie dans leur estat : Ie
n’en voy point, ny de raison legitime, par laquelle ils puissent
sans peché, non pas permettre, mais souffrit, qu’vn
homme qui aura fait profession de la foy Catholique, luy
fasse banqueroute, pour embrasser l’heresie, sans punition.

 

VI.

Que si les Roys sont obligez de trauailler pour la manutention
de l’Eglise en ce qui concerne sa foy, Ils le
sont aussi également & par proportion pour ce qui touche
ses libertez, ses priuileges & ses franchises. Il faudroit
qu’ils ne fussent point enfans de l’Eglise, pour donner
lieu à aucun doute sur cette verité. Ie ne parle point
de ces priuileges que nous appelons de l’Eglise Gallicane,
qui ne regardent que la Iurisdiction de Rome, ie
parle de ceux du Clergé à l’esgard des Princes temporels,
dont les vns sont attachez aux personnes, les autres à la
iurisdiction, & les autres aux biens, sur tous lesquels les
Souuerains n’ont aucun droit, ny n’en peuuent exiger
sans violence & iniustice. Comme tant les personnes
que les biens sont tirez de la condition prophane, s’il
faut ainsi parler, & politique & faits spirituels par leur dedicace

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Anonyme [1649], SVITTE DES MAXIMES MORALES ET CHRESTIENNES. , françaisRéférence RIM : M0_2427. Cote locale : A_6_9.