Anonyme [1649], LETTRE DV CHEVALIER GEORGES DE PARIS, A MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONDÉ. , français, latinRéférence RIM : M0_2099. Cote locale : C_3_22.
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à Paris qu’il fait la guerre, & qu’il a affaire à tout le Royaume :
Il sçaura que c’est de la puissance & de la force d’vn peuple,
dont il ne croyoit triompher que par la diuision qu’il attendoit.
La ville de Paris sera loüée eternellement d’vne genereuse
action, qu’elle eust volontiers cedée à Vostre Altesse :
elle aura le tiltre de Protectrice de cet Estat, que vous deuriez
auoir ambitionné pour couronner vne vie cy-deuant toute heroïque,
que vous exposez contre vostre terre natale, pour appuyer
le plus detesté de tous les hommes.

 

Vnde est
adhuc bellum
nîsi ex
retardatione
& mora ?
vt primum post
di scessum
latronis, vel
potius desperatam
fugam libere
Senatus haberi potuit, semper flagitaui, vt conuocaremur...., si ex eo tempore dies
nullus intermissus esset, bellum profecto nullum haberemus. Omne malum nascens facilè opprimitur,
inueteratum fit, plerum que robustius...., quamobrem Legatorum ment lonem
nullam censeo faciendam, rem administrandam arbitror sine vlla mẽra, & confestim gerendam
censeo : tumultum decerni, iustitium indici, saga sumi, dicoopportere, delectum haberi sublatis
vacationibus in vrbe, & in Italia præterea Gallia tota. Quæ si erunt facta, opinio ipsa
& fama vestræ seueritatis obruet scelerati gladiatoris amentiam. Sentiet sibi bellum cum
Republica esse susceptum, experietrur consentientis senatus neruos at que vires ; nam nunc quidem
partium contentionens esse dictitat. Cicero Philpp. 3.

Vostre Frere puis né vous enleuera l’appanage qui vous deuoit
estre plus cher : Et ce ieune Scipion sera plus estimé de la
conseruation d’vn Citoyen, que vous ne le pourrez estre du
carnage de tant d’ennemis : Et la France n’aura cette gloire de
s’estre deliurée par ses seules forces, & malgré les vostres de
son persecuteur, & du plus meschant de tous les tyrans qui
l’ayent opprimée Ie n’ay que le temps de finir pour prendre les
armes, & il n’en reste pas dauantage à Vostre Altesse, pour les
quitter, & pour changer cette resolution desesperée contre vostre
païs, & contre vostre sang, en celle de les seconder dans leur
genereuse entreprise, & de rendre la paix à ce Royaume, à qui
l’on ne fait la guerre, que sur l’esperance de vostre courage, &
de vostre fortune.

Ibid.
Galliaque quæ
lemper piasider
atque præsidit
bus Imperio
libertatique
communi,
vereq.
iaudetur, quod
se suasque vires
non tradedir,
sed
opposuit Antonio.

Ie prie Dieu & les Patrons de cette ville, qui ont chassé les
Huns & les autres nations Barbares de ses murailles, qu’ils vous
touchent le Cœur, & qu’ils vous fassent desister de vostre entreprise
par vn sage conseil, plutost que de vous humilier par
nos forces, & qu’ils ne permettent pas que la posterité puisse

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Anonyme [1649], LETTRE DV CHEVALIER GEORGES DE PARIS, A MONSEIGNEVR LE PRINCE DE CONDÉ. , français, latinRéférence RIM : M0_2099. Cote locale : C_3_22.