Louis (XIV) de Bourbon [signé] [1650], LETTRE D’AVIS, Ou les sentiments de son Altesse Monseigneur le Prince, à Monsieur le Mareschal de Turennes. , françaisRéférence RIM : M0_1843. Cote locale : A_9_31.
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en mesme temps la France de repos. Seruez le Roy
& l’Estat, & vous trouuerez apres la minorité de
nostre petit ALEXANDRE, vn Roy majeur, qui
exaltera luy mesme par vne connoissance de vos
bons desseins les glorieuses yssuës d’iceux, & le repos
qu’ils leur ont causé, remettre vn Estat presque
ruyné, dans vn Estat florissant, pendant la minorité
d’vn Roy, n’est pas vne gloire mediocre.

 

Venons au quatriesme point, qui est le dernier,
& le moindre, & quoy que i’y sois doublement interessé
dans iceluy, ie ne le considere que tres-peu
à l’égal des precedens, & si ie vous anime dans vos
genereux desseins, ce n’est qu’apres avoir reconnu
l’vtilité d’iceux, comme vne personne qui a employé
quatre mois de prison à des recherches tres-exactes,
parmy lesquelles ne s’est iamais glissé la
moindre vindication contre l’autheur de mon malheur
(& quoy que ce soit contre iceluy que ie vous
anime) ie ne le fais, que poussé d’vn pur zele que
i’ay pour le Roy & l’Estat, & ne pouvant rendre
corporellement en l’estat où ie suis, à l’vn ny à l’autre
aucun service : I’ay passé des iours entiers à réver
dans mon esprit quels manquements m’avoit procuré
vne telle retraitte, & n’en connoissant point qui
meritast vn tel traittement : i’ay bien conceu que
Mazarin avoit fait le contraire des commandemens
de Dieu, & ie croy les suivre ponctuellement, lors
que ie tascheray de me iustifier de souffrir tout, &
tirer tant de souffrance si ie puis, puisque l’on m’accuse

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Louis (XIV) de Bourbon [signé] [1650], LETTRE D’AVIS, Ou les sentiments de son Altesse Monseigneur le Prince, à Monsieur le Mareschal de Turennes. , françaisRéférence RIM : M0_1843. Cote locale : A_9_31.