Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [?]; Joly, Guy [?] [1652], PREMIERE PARTIE DES INTRIGVES DE LA PAIX ET DES NEGOTIATIONS faites à la Cour par les amis de Monsieur le Prince, depuis sa retraite en Guyenne jusques à present. , françaisRéférence RIM : M0_1725. Cote locale : C_12_3.
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fois a la Cour, pour conuenir des moyens & des biais qu’il
falloit tenir de concert pour faire esclorre les traitez. Ce fut auec
elle que l’on resolut de publier le Siege d’Estampes quinze iours
auparauant que de l’executer, dans l’esperance commune de la
Cour & de Monsieur le Prince que le bruit, qui en seroit respandu
dans le monde, feroit naistre dans l’esprit de Monsieur l’apprehension
de la perte de ses Troupes, & ensuite ou l’enuie de l’accommodement
a quelques conditions que ce peut estre, ou l’agreément
forcé pour toutes les choses qui estoient proietées
d’ailleurs.

 

Ce ressort ayant esté inutille comme les autres, la derniere
tentatiue à esté le siege effectif de la Ville d’Estampes, afin de faire
par la force ce que l’on n’auoit pû faire par vn bruit premidite,
en reduisant Monsieur & le public par ce pretendu succez dans la
necessité de se laisser aller a toutes sortes de conditions : toutes
choses se disposoient assez selon les projets des amis de Monsieur
le Prince, sans la venuë de Monsieur de Lorraine, contre laquelle
ils ont pesté publiquement parce qu’ayant operé la leuée du siege
d’Estampes, ils voyioent leurs mesures rompuës, & leurs aduantages
particuliers differez pour quelque temps.

Aussi ont-ils fait depuis leurs derniers efforts pour faire en sorte
que Monsieur de Lorraine prit quelque intelligence a la Cour : C’est
pour cela que Monsieur le Prince luy a refusé la restitution de ses
places qu’il luy auoit promises, & que dans le mesme temps on luy
a offert toutes choses du costé de la Cour.

Le Milord Germain & Montaigu sont ceux qui ont negotié la
retraite de Monsieur de Lorraine, & ce sont eux mesmes qui auoient
eu part a tous les commerces de Chauigny, auec lequel ils
ont si souuent conferé chez Madame d’Aiguillon pour les affaires
de M. le Prince, en sorte que l’on peut croire, que si ce qu’ils ont
fait auec Monsieur de Lorraine n’est point de concert auec
Chauigny, ils luy en ont du mois reuelé le secret.

Depuis la retraite de Monsieur de Lorraine il n’y a point eu de
cessation dans le commerce, Gaucourt est allé deux fois à la Cour
à l’insceu de son Altsse Royalle, & enfin les affaires sont tantost
en estat de se produire & de paroistre aux yeux de tout le monde.

Cependant l’on tasche tousiours pas toute sorte de voyes de
reietter la honte des Traittez sur son Altesse Royale & sur le Parlement.
C’est dans ce dessein que l’on fait attaquer dans la Sale

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