souffrir qu’on me fit les civilitez qu’on devoit à
à ma naissance, & obligérent les Estats de mãquer
en ma personne au respect qu’on rend par tout au
sang de nos Roys. Vn procedé si estrange m’ayant
assez témoigné combien le sejour de ses Provinces
me pouvoit estre suspect & dangereux, estant de
plus tres-certaine de la resolution que le C. Mazarin
avoit faite de tout entreprendre, plutost que
de m’y laisser en paix, & par consequent voyant
bien que je courois un mesme danger dans les autres
païs de nostre aliance, je iugeay qu’il ne me
restoit aucun lieu où ie pûsse estre avec bien-seance
& en seureté que ceux de nostre Maison. Et fis
dessein de me rendre à Stenay, où Mons. de Turẽne
s’estoit retiré avec quelques uns de nos amis,
afin de se garantir de la haine de ce Ministre, qui le
poursuivoit comme un coulpable, parce qu’il demeuroit
dans nos interests, & qu’il desaprouvoit
ses crimes. La consideration du Nonce, que sa
Sainteté a destiné à l’ouvrage de la paix, m’ayant
obligée de me détourner de mon chemin, pour le
voir à Aix où il demeuroit, m’obligea encore d’y
faire un sejour assez notable. Ie voulu éprouver si
je ne trouverois point par son moyẽ quelque soulagement
à nos maux, & si la main de cette personne
choisie pour travailler au repos de toute l’Europe
ne me le donneroit point. Mais les nouvelles
qu’on recevoit de Paris, m’ayant fait cõnoistre que
la cruauté de nos ennemis, qui croissoit de iour en

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