Bourbon-Condé, Anne-Geneviève de (duchesse de Longueville) [?] [1650], MANIFESTE DE MADAME LA DVCHESSE DE LONGVEVILLE. , françaisRéférence RIM : M0_2363. Cote locale : A_9_18.
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voyant mes efforts rebuttez, une partie de la
famille Royale sur le bord du precipice, & la France
si proche de sa ruine ; il a fallu par la grandeur
de ce mal, & par l’extremité de la persecution qu’on
fait souffrir à nostre Maison, & ensemble au reste
du Royaume, mettre le fer dans des blessures envenimées,
afin de les guerir, & armer contre la domination
illegitime d’un ennemy public, l’equité
des loix, qui seules ne pouvoient proteger nostre
innocence, ni remedier à la perte de l’Estat : Ne souhaittant
rien d’avantage des personnes qui verront
comme les choses se sont passées depuis la detention
de Messieurs mes freres, & de Monsieur mon
Mary, jusques au temps où j’ay conclu avecque le
Roy d’Espagne, les desseins de leur liberté, & de la
Paix des deux Couronnes, & où Monsieur de Turenne
est marché à la teste d’une armée pour les
faire reüssir, sinon qu’examinant ces choses sans
preoccupation, ils fassent genereusement ce que
leur conscience, & ce qu’ils doivent à leur patrie,
leur conseillent.

 

La nuict mesmes que le Cardinal Mazarin, renversant
les loix fondamentales de nostre Monarchie,
commist son funeste attentat en la personne
des Princes, m’estant heureusement dérobée à sa fureur,
comme elle estoit preste de m’arracher d’entre
les bras de Madame ma Mere, je me retiray dans le
gouvernement de Monsieur mon Mary, resoluë

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Bourbon-Condé, Anne-Geneviève de (duchesse de Longueville) [?] [1650], MANIFESTE DE MADAME LA DVCHESSE DE LONGVEVILLE. , françaisRéférence RIM : M0_2363. Cote locale : A_9_18.