la voulans entreprendre contre leurs ordres :
Ce qui fut examiné dans le Conseil de
Guerre, que fit tenir pour ce sujet Monsieur de
Tauannes, & Monsieur de Clinchampt ; où il fut
arresté, Que les Allemans ne monteroient point la
Garde sans le consentement de leurs Generaux.
Sur ces entrefaites, il vint vn Vigneron nommé
Pierre le Clerc, chez lequel estoit logé vn Capitaine
Allemand, & qui mesme (comme vieux
routier auoit entendu leur conspiration, parce
qu’il entendoit leur langage ;) venant tout eschauffé
vers Messieurs de Tauannes, & de Clinchampt,
il leur parla en ces termes : Messieurs,
i’ay quelque chose à vous dire ; Ils luy respondirent,
comme le connoissant, Qui a-t’il, le Clerc ? & il
leur repartit : Faites, s’il vous plaist, retirer le monde
qui est és enuirons de vous, & ie vous le diray. Aussitost
on fit retirer ceux qui n’estoient pas là necessaires,
& luy dirent qu’il declarast hardiment
ce qu’il auoit à dire : Messieurs, il faut que vous adjoustiez
foy à mes paroles, autrement, Vous & nous, sommes
perdus. Ie viens vous descouurir vne Trahison, laquelle
i’ay oüye conspirer de mes propres oreilles : Vn Capitaine
Allemand qui a pris logis chez moy, vous pourra
desclarer ce que i’ay entendu dire de sa propre bouche
qu’Estampes luy seruiroit & à ses cinq Compagnons pour
reseruer en leur bourse cinquante mil liures.