Sarasin, Jean-François [?] [1649], LA POMPE FVNEBRE DE VOITVRE. AVEC LA CLEF. , français, latin, espagnol, italienRéférence RIM : Mx. Cote locale : C_6_60.
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Et merite qu’on y responde,
Or voicy sur quoy ie me fonde,
Ie dis donc que ce grand ennuy
N’estoit point pour l’amour de luy,
Mais seulement pour l’amour d’elles,
I’entends des neuf doctes pucelles,
Qui depuis long-temps se dit-on,
Gouuernent Madame Tithon,
Et qui toutes l’auoient priée
Comme leur meilleure alliee.
De pleurer de bonne façon
Le trespas de leur nourrisson.
Ce qu’elle auoit bien voulu faire,
Dans la crainte de leur deplaire,
Et de perdre ses beaux habits,
D’or, de perles & de rubis
Dont ces neuf soeurs l’ont equippee
Comme l’on fait vne poupée,
Mesme on dit que sans s’affliger
Elle les pouuoit obliger :
Car cette Deesse amoureuse,
De sa nature est fort pleureuse :
Or dans peu l’orage cessa,
Et soudain le Conuoy passa.

 

Premierement parurent les Graces, les cheueux
en desordre & sans leurs guirlandes accoustumée :
elles auoient deschiré leurs vestemens, pour tesmoigner
leur déplaisir, & venoient quasi nuës, Elles
conduisoient cinquante Amours communs, qui
sortoient au lieu de leurs flambeaux ordinaires, des
torches à demy esteintes de leurs larmes, & marchoient
deux à deux ayans leurs bandeaux rompus
leurs carquois renuersez & vuides : Leurs arcs traïhans
& leurs aisles ployées & basses. Trente petits

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Sarasin, Jean-François [?] [1649], LA POMPE FVNEBRE DE VOITVRE. AVEC LA CLEF. , français, latin, espagnol, italienRéférence RIM : Mx. Cote locale : C_6_60.