Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT LYS. DOVZIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_12.
Page précédent(e)

Page suivant(e)

-- 8 --


Nous y acheminasmes plus viste que la foudre,
Neantmoins nos soüillers ne firent voler la poudre ;
Car il faisoit fort laid, au moins sur les pauez,
Et la pluye en ce jour ne les auoit lauez,
Mais bien auparauant. Voicy vne fortune,
Qui n’est pas trop heureuse, mais plustost importune.
Ce fut vn Sauetier comme i’ay entendu,
Qui frappa vn Laquais, qui faisoit l’entendu ;
Ce Laquais se sentant attaquer de la sorte,
Met l’espée a la main, vne botte luy porte,
Chatoüille mon galland au moule du pourpoint ;
Il ne fut pas blessé de sang on n’en vid point.
Mon rusé Sauetier qui entend la manique,
Galoppe tant qu’il peut pour trouuer sa boutique :
Là il trouue vn voisin, à voir bon compagnon,
Qui ne sçauoit que c’est de faire le mignon.
On prenoit grand plaisir contemplant leur posture ;
Car ils estoient tous deux contrefaits de nature,
Si l’vn estoit bossu, l’autre sembloit boitteux ;
Mais ma foy, ie vous jure, ils n’estoient point goutteux,
Leur mine monstroit bien qu’ils n’auoient pas enuie
De long-temps conseruer à ce Laquais la vie.
Le Sauetier auoit vne forme en son poing,
L’autre quatre plombeaux, afin d’atteindre loing.
Ainsi ces deux Voisins se monstrant valeureux,
Sont beaucoup, plus hardis que timides & peureux,
Qui voyant ce Laquais hors du Pont-Nostre-Dame,
Leur courage soudain dautant plus se r’emflâme,
Ils attaquent vaillans leur ennemy de front.
Le Sauetier luy jette son arme sur le front,
Page précédent(e)

Page suivant(e)


Questier, Mathurin, dit Fort-Lys [1649 [?]], SVITTE DV IOVRNAL POETIQVE DE LA GVERRE PARISIENNE. Dedié aux Conseruateurs du Roy, des Loix, & de la Patrie. Par M. Q. dit FORT LYS. DOVZIESME SEPMAINE. , françaisRéférence RIM : M0_1763. Cote locale : C_4_38_12.