vous vous en pouuez bien asseurer &
tous vos descendans. L’arriuée de ces troupes
aux lieux dessusdits causerent pour la
joye que l’on en auoit, que les murailles de
mon logis ne retentissoient que le Canon,
pour l’enuie qu’a ce peuple d’exclure, ou exterminer
le commun Ennemy de la France,
& du repos public.

Les personnes que vous sçauez trouuent
estrange d’auoir perdu l’armonie ordinaire
de leurs Pasteurs, de leurs Flageollets &
Chansons rustiques ; & ne sont pas si consolés
(n’ayant pas les esprits martiaux) d’entendre
les Trompettes & Tambours, qui attendent
vos ordres pour paroistre dans l’occasion :
Et il est tres-vray que les Nobles &
roturiers prient tous les iours pour le Roy,
la Reyne, pour vostre conseruation, pour la
Paix & tranquillité du Royaume, pour les
ressentimens qu’ils ont des desordres qui se
sont passez dans la France, quand nous jouïrons
de vostre presence elle ne nous sera pas
moins fauorable que fut celle de Ioseph à ses
freres : Vos yeux y feront voir la modestie,
& vos paroles fermeront la bouche à quelques-vns :
L’esperance que nous en auons
nous remplit le cœur d’allegresse extraordinaire,