Morgues, Mathieu de [1643], LES DEVX FACES DE LA VIE ET DE LA MORT DE MARIE DE MEDICIS ROYNE DE FRANCE VEFVE DE HENRY IV. MERE DE LOVYS XIII. ROYS TRES-CHRESTIENS. DISCOVRS FVNEBRE. Par Messire MATTHIEV DE MOVRGVES Sr. de Sainct Germain, Docteur en Theologie, premier Aumosnier & Predicateur de ladite DAME ROYNE; Predicateur du ROY CATHOLIQVE, & Preuost de Harlebeke en Flandres. DEDIÉ A LA ROYNE CATHOLIQVE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_1_3.
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conclure, que mon intention est, de faire voir en leur
force les aduersitez de nostre Royne, pour releuer
par ces ombrages les viues couleurs de ses graces, qui
ont surmonté le mal par le bien. Celuy qui fait vne actiõ
de vertu morale, la fait paroistre toute seule, mais
celuy qui endure, exerce toutes les perfections natureles,
morales & Chrestiennes, la patience les appellant
à son secours. Remarquons les en nostre Princesse.

 

Dans la
declaration
faite sur son
emprisonnement.

2. Reg. 13.
Coëgit itaque
Absalom
eum

Luc. 24.
Et coegerunt
iuam
dicentes.

Spiritus
viri sustentat
imbecillitatem
suam. Prou. 18.

Magna est
velut mare
cõtritio tua :
quis medebitur
tui ? Thren. 2.

Egressa sũ
plen. & vacuam
reduxit
me Dominus. Ruth, c. 1.

Gen. 25’33
Iob. 42.
Plenus dierum.

Act. 9.
Hæc erat
plena operibus
bonis
& cleemosynis.
D. Bern.
Serm. 6.
de Ascensione
Domini.

In hoc mũdo
vbi malitiæ
plurimũ,
sapien[1 lettre ill.]a
parum.

Pour commencer par les natureles, disons, que
non seulement son ame estoit bonne, mais que son
esprit n’estoit pas mauuais. Ie confesse, que par quelque
humilité, ou modestie, ou facilité, la source de
ses miseres est venuë de ce qu’elle donnoit creance à
des esprits plus bas que le sien ; parce qu’ils l’entreprenoient
par des poursuites violentes, ausquelles elle
ne pouuoit resister, n’ayant pas (comme disoit sainct
Paul) l’esprit de contention, ou de contestation : mais
ie peux asseurer, que l’ayant estudiée durant le temps
que i’ay eu l’honneur de la seruir, ie n’ay iamais remarqué
aucun defaut d’industrie, & ay tousiours
pris garde, que lors que sans l’entreprendre auec
ardeur & sans la lasser on la laissoit dans ses sentimens,
ils estoient tousiours bons, iudicieux & iustes ;
ne s’en relachant, que lors que la fragilité de son sexe
faisoit succomber sa modestie à l’importunité & effronterie
de ceux qui se vouloient rendre maistres de
son esprit, qui a paru estre fort en ses afflictions,

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Morgues, Mathieu de [1643], LES DEVX FACES DE LA VIE ET DE LA MORT DE MARIE DE MEDICIS ROYNE DE FRANCE VEFVE DE HENRY IV. MERE DE LOVYS XIII. ROYS TRES-CHRESTIENS. DISCOVRS FVNEBRE. Par Messire MATTHIEV DE MOVRGVES Sr. de Sainct Germain, Docteur en Theologie, premier Aumosnier & Predicateur de ladite DAME ROYNE; Predicateur du ROY CATHOLIQVE, & Preuost de Harlebeke en Flandres. DEDIÉ A LA ROYNE CATHOLIQVE. , français, latinRéférence RIM : Mx. Cote locale : D_1_3.