vie & ils me l’ont voulu rauir, ce que n’ayant
pû executer à force ouuerte pendant
que ie residois encor à Paris, aupres de leurs
Majestés, il se sont aduisez de bastir de malheureuses
& damnables trahisons, ne se
souciant pas de donner le Royaume en
proye à l’Espagnol pourueu qu’ils peussent
se vanger de moy. La malice de ses traistres
heureusement descouuerte, & mon
innocence iniustemẽt affligée, a fait resoudre
leurs Majestés a embrasser ma deffense
contre les persecutions & calomnieuses
impostures dont ils me chargent. Mais helas
ie vois à mon grand regret que les affaires
prennent vn tout autre ply que l’on ne
s’estoit proposé, suiuant la promesse que
nous fit le Prince de Condé vn peu deuant
nostre depart, car au lieu de reduire les rebelles
aux derniers abois, par vne famine
qui nous sembloit ineuitable, ie reçois
d’heure en heure les nouuelles des victoires
qu’ils r’emportent genereusement sur
les armées de sa Majesté, & quoy que iusques
à present on se soit efforcé de boucher

Page précédent(e)

Page suivant(e)