RESPONSE Du Cardinal Mazarin, à vne Dame
de haute condition, qui pensoit
le consoler en luy donnant aduis
de la mort d’vn sien petit Bastard
âgé de quatre ans.

MADAME,

Vos consolations sont trop recherchées
pour vne perte qui m’est si
glorieuse, & si fascheuse tout ensemble.
Vous auez tort de dire qu’il ne reste
plus rien maintenant de mes pechez passez,
puisque ie ne puis vous aduoüer qu’il s’en puisse
trouuer dans des choses dont le createur fait
des Anges. Ce seroit vouloir remplir le Ciel de
nos crimes, & nous inuiter aux desordres, s’il
faloit que les effets de lamour fussent moins
innocens, que les passions qui les font naistres.
Cét erreur est trop dangereux, & le soustenir
auec opiniastreté, c’est faire Dieu autheur du peché,

Page précédent(e)

Page suivant(e)

---

Mazarin, Jules [signé] [faux] [1652], RESPONSE DV CARDINAL MAZARIN A vne Dame de haute condition qui pensoit le consoler, en luy donnant aduis de la mort d’vn sien petit Bastard âgé de quatre ans. , françaisRéférence RIM : M0_3426. Cote locale : B_13_52.

---