M. L. [signé] [1649], RESPONCE, ET REFVTATION du Discours intitulé. LETTRE D’AVIS A MESSIEVRS DV PARLEMENT DE PARIS, PAR VN PROVINCIAL. , françaisRéférence RIM : M0_3443. Cote locale : A_8_79.
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par les mains de ses Suiets, ces circonstances me donnent
tant d’horreur que ie m’estime mal-heureux alors que
i’en ay mesme la pensée.

 

Voyez.
1. Samuel.

1. Samuel
18. 7.

1. Samuel
23. 5. &
27. 9. &
25. 13.

1. Samuel
22. 18. 19.

1. Samuel
24. 5. 6. 7.

Genese
1. 16. 18.

Rendons nostre dispute plus douce, Monsieur, ne soüillons
point nostre raison dans des idées si sales & si venimeuses.
Ie veux penser de vous qu’elles vous desplaisent
de la mesme sorte qu’elles m’ont despleu ; & que vous
estes bien fasché que le train de vos sentimens m’aye pû
precipiter dans vn si funeste discours. Pour n’y plus retourner,
Monsieur, il faut que vous cessiez ces propositions,
dont la pente s’y encline, & que vous disiez auec
moy que les Roys ne cessent pas d’estre Roys, encore
qu’ils cessent d’estre bons, encore qu’ils deuiennent tyrans,
& qu’ils ont tousiours cette supréme authorité à laquelle
les Suiets sont tousiours redeuables d’obeïssance.

Toutefois, comme il semble que condamnant les Suiets
à obïr à leurs Roys, fussent-ils tyrans, ie pose quelque
chose d’iniuste, il faut que ie die que cette obeïssance
est conditionnelle ; & que ie n’entend pas qu’on doiue
suiure les Loix de quelque superieur que ce soit, si elles
sont contraires aux Diuines, ou aux naturelles. Mais en
cette exception il ne faut pas aussi qu’on s’imagine que
ie consente au déthrônement ny au meurtre des Roys
pour cela. Ie sçay bien quelle reuerence nous deuons aux
volontez de Dieu, & aux enseignemens de la Nature ;
mais ie sçay bien aussi quelle fidelité nous deuons à nos
Souuerains. Ce ne seroit pas obeïr aux vnes que de resister
aux autres ; & comme ceux-y sont establis par celles.
là, la moindre Maiesté lezée est vne offense qui choque
& qui irrite la plus grande. Que faut-il donc faire en ce
rencontre, s’il ne faut ny trahir le Ciel, ny combattre le
Prince, s’il ne faut ny desobeïr à Dieu, ny resister au Roy
qui veut qu’on luy desobeïsse ? Ie vous ay desia monstré
par l’exemple de Sydrac, Misac, & Abdenago ce qu’il
faut faire, quand on est entre les mains d’vn Roy si malheureux
& si cruel. Il faut resister iusques à la fin par prieres ;

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M. L. [signé] [1649], RESPONCE, ET REFVTATION du Discours intitulé. LETTRE D’AVIS A MESSIEVRS DV PARLEMENT DE PARIS, PAR VN PROVINCIAL. , françaisRéférence RIM : M0_3443. Cote locale : A_8_79.