Louis (XIV), De Guénégaud [signé] [1649], LETTRE DV ROY AVX GOVVERNEVRS DES PROVINCES: Sur ce qui s’est passé avec les Députez venus de Paris le 25 Février 1649. Et les responses faites ausdits Députez. , françaisRéférence RIM : M0_2141. Cote locale : A_1_18.
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de tous les Ordres du Royaume.

 

Pour ce qui est des instances que lesdits Députez ont faites à Sa Majesté ;
Quand apres sa sortie de Paris elle a transféré la séance de ladite Compagnie, ce
n’a point esté à dessein ni de punir les excez passez, ni de toucher aux personnes
ou aux biens d’aucun de ceux qui la composent ; Son but n’a esté que de remédier
aux desordres qui ont travaillé l’Estat par la continüation de leurs assamblées,
Restablir parmi eux la liberté des suffrages qui estoit estouffée par des
menaces continüelles, & par des billets qu’on jettoit, pour rendre odieux au peuple
ceux qui vouloyent demeurer dans la modération : Esteindre la faction qui se
formoit dans Paris, & qu’on a depuis veu éclore si puissante : R’affermir la tranquillité
de la ville, & la mettre en estat que le Roy y pust demeurer en seurté.

Sa Majesté depuis avoit envoyé vn Hérauld à ladite Compagnie pour lui faire
sçavoir qu’elle donnoit asseurance des personnes, des charges & des biens à tous
ceux qui se rendroyent pres d’elle, sans exception d’aucun : Elle lui confirme
encor la mesme grace pour tous ceux qui s’y rendront dans le sixiéme du mois
prochain.

Et à l’égard de l’Envoyé de l’Archiduc, comme il eust esté à souhaiter pour
l’honneur de la Compagnie que l’avis des soixante & douze qui vouloy?t qu’on
ne l’introduisist pas, & qu’on l’envoyast au Roy, eust prévalu. Aussi la meilleure
response, & celle que Sa Majesté entend qu’on lui fasse, c’est de ne lui en donner
aucune, pour faire connoistre â son Maistre, que si la Compagnie a esté facile à
l’écouter, elle est incapable d’entrer en aucune intelligence & négociation avec
les ennemis de la Couronne.

Pour ce qui est de l’instance que lesdits Députez font à Sa Majesté, à ce qu’il
lui plaise retirer ses troupes des environs de Paris, & laisser le passage ouvert
pour l’entrée des vivres ; l’exécution en dépend purement de ladite Compagnie,
& de la résolution qu’elle prendra de se rendre pres de Sa Majesté, avec les
seurtez qu’elle lui donne.

C’est ce que Sa Majesté attend de la fidélité que lesdits Députez lui sont venus
protester, & que ladite Compagnie, par vne prompte obeïssance, fera cesser
les souffrances de la ville de Paris, & les miséres du pauvre peuple ; afin que le
calme vne fois reslabli dans le Royaume, puisse produire bien-tost la conclusion
de la paix générale, & le repos de la Chrestienté. FAIT au Conseil d’Estat du
Roy : tenu à S. Germain en Laye, le vingt-cinquiéme Février 1649. Signé,
DE GVENEGAVD.

Imprimé à Saint Germain en Laye, le 27 Février 1649.

Avec Privilége.

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Louis (XIV), De Guénégaud [signé] [1649], LETTRE DV ROY AVX GOVVERNEVRS DES PROVINCES: Sur ce qui s’est passé avec les Députez venus de Paris le 25 Février 1649. Et les responses faites ausdits Députez. , françaisRéférence RIM : M0_2141. Cote locale : A_1_18.